BRICS News affichait mercredi sur X une courte vidéo, passablement inquiétante, montrant des armées de robots humanoïdes s’adonnant à toutes sortes de tâches comme la gestion des colis dans des entreprôts, le soin du linge, le ménage, la cuisine. Les BRICS sont visiblement fiers de la « production de masse de robots AI par la Chine pour les entrepôts et les magasins ». Il est vrai que la Chine, qui a détruit une part importante de sa population par l’avortement, souvent forcé – on parle de plus de 400 millions d’enfants à naître éliminés pour une population, vieillissante, de 1,4 milliard d’âmes – commence à peiner à trouver de la main d’œuvre. C’est le vrai « grand remplacement » en marche après des années de rejet de la vie, et la preuve que le travail humain peut être réalisé par des machines dites « intelligentes » qui ne pousseront pas l’anthropomorphisme jusqu’à demander des pauses, des week-ends, des vacances, des jours de congé maladie, ni aucun autre avantage à conquérir par la négociation ou par la grève. De parfaits esclaves, en fait.
Cette nouvelle avancée de l’intelligence artificielle est le fait de la société ZhiYuan Robotocs qui a annoncé, le 16 décembre, la production commerciale de masse de robots multi-usages : 900 unités, principalement « à deux pattes » ou à roues, auront été construites à la fin de l’année, signe que la marque n’en est plus au stade de la start-up mais se lance pleinement dans la fabrication industrielle de ces « travailleurs » de synthèse.
La production massive de robots humanoïdes a déjà commencé
Mais s’ils manquent de chair et d’os, et bien sûr d’une âme immortelle, on ne peut plus dire qu’il s’agit d’engins automatisés : dotés d’intelligence artificielle, ils sont en théorie capable d’apprendre en faisant, de faire évoluer leurs « connaissances » grâce aux data. Après tout, c’est le propre de l’IA. Puisqu’ils sont construits comme des squelettes un peu rembourrés, l’illusion n’en est que plus parfaite…
Chose remarquable, entre l’installation de l’usine ZhiYuan Robotics en février 2023 et la construction de son premier prototype, « Expedition A1 », et le passage à la phase de commercialisation, il s’est écoulé moins de deux ans. Et il faut reconnaître que les résultats sont stupéfiants : voir par exemple cette vidéo où Agibot montre sa « main » sous toutes les coutures…
Son co-fondateur, Peng Zhihui – venu de Huawei où il avait une réputation de « génie juvénile » – a salué son propre succès en déclarant : « Après deux ans de travail acharné, passant de l’inspiration au modèle, du prototype à la production de masse, Zhiyuan Robotics a enfin surmonté le fossé des start-ups pour viser les étoiles et la mer, et continuera d’aller de l’avant. » Un discours ampoulé qui cache un gros appétit : alors que la société, également connue sous le nom d’Agibot, annonçait son espoir de fabriquer 300 robots humanoïdes avant la fin de l’année, les commandes sont rapidement arrivées, dépassant ce chiffre, et il a fallu voir plus grand. Pas de doute, le marché s’annonce porteur. La valeur de la société est déjà estimée à quelque 7 milliards de yuan (un peu moins d’un milliard d’euros).
En Chine, ZhiYuan Robotics double Elon Musk
ZhiYuan Robotics, qui a mis ses plans et algorithmes en « open source » en août dernier, a bénéficié d’investissements importants au service de sa mission : « Créer de la productivité sans limites grâce aux machines intelligentes. »
Parmi ses percées technologiques, rapporte le site d’information chinois sur l’IA AIbase.com, il y a la maîtrise de ce que l’on pourrait appeler la motricité fine du robot : « estimation de la pose, justesse de la saisie et contrôle de la force appliquée, leur fonctionnement ayant été testé dans de nombreux scénarios en situation réelle ».
Il y a deux mois, de l’autre côté du Pacifique, Elon Musk lançait lui aussi son robot humanoïde, le « compagnon » Tesla Optimus, mais sa production industrielle est prévue seulement pour 2026 et malgré… l’optimisme de celui qui est devenu quasiment inséparable de Donald Trump, il a fallu opérer à distance les modèles qu’il présentait lors d’une soirée de fête à la Warner Bros en Californie.
La Chine – à moins qu’on ne soit là aussi aux prises avec le « facteur esbroufe » – a déjà une longueur d’avance. Et les robots d’Agibot ne se contenteront pas de servir des pintes : ils prendront le travail de ceux qui les boivent.
Il y a des jours, comme ça, où l’on rêve de pannes électriques géantes…