Choc de simplification : le gouvernement veut simplifier la vie des Français

Choc de simplification : le gouvernement veut simplifier la vie des Français
 
Le gouvernement veut simplifier la vie des Français. C’est du moins ce qu’il prétend, mais il ne faut pas un grand effort d’imagination pour deviner le haussement d’épaules d’un grand nombre de nos compatriotes devant ce qui risque de n’être une fois de plus qu’un effet d’annonce. Quoi qu’il en soit, on a dévoilé lundi les nouvelles mesures de simplification envisagées, tant en ce qui concerne les entreprises que les particuliers.
 

Le « choc de simplification » a deux ans 

 
« La simplification est une condition de l’accès aux droits. » Cet aphorisme, signé du secrétaire d’Etat à la Famille, Laurence Rossignol, est le bienvenu. Car, deux ans après l’annonce d’un « choc de simplification » qui devait être comme la marque de fabrique du quinquennat de François Hollande, force est de constater que les Français n’ont pas vu, à l’exception peut-être de deux ou trois mesurettes, venir grand-chose…
 

Le gouvernement veut gérer la vie des Français

 
C’est apparemment parce que nous autres Gaulois – comme l’on disait en un temps où l’être ne posait pas de problème d’identité… – ne savons ni voir, ni comprendre. Car, sur la base de ce choc simplificateur, le gouvernement affirme avoir d’ores et déjà réalisé 3,3 milliards d’euros d’économies. Et compte parvenir à un gain de 11 milliards d’euros d’ici 2017. Grâce, notamment, aux 92 mesures qui viennent de nous être présentées.
 
C’est le quasi anonyme Thierry Mandon, qui s’est collé, lundi, à l’exercice. Thierry Mandon ? Mais si ! Le secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat et à la Simplification ! Si ! Ce qui explique, entre nous soit dit, qu’il soit quasiment inconnu…
 
Mais revenons à nos moutons ! Sur les 92 propositions annoncées – dont 40 concerneront les particuliers – on note une numérisation du permis de conduire provisoire, la déclaration simplifié du chômeur au seul Pôle Emploi, la généralisation de l’usage d’internet pour les rapports avec l’administration, la numérisation des bulletins de paye des fonctionnaires, ou encore la réduction des incidences de la réglementation européenne.
 

Simplifier : il ne suffit pas de le dire

 
Intéressant, ce dernier point. Car le gouvernement s’est aperçu que l’administration française avait un travers important (non ?) consistant à « surtransposer » le droit communautaire.
 
Et ainsi de suite… Simplification du droit des marchés publics, simplification du secteur du bâtiment, simplification encore pour l’hôtellerie et la restauration – qui se plaignent, depuis si longtemps, que les gouvernements successifs ne portent aucune attention à leurs problèmes.
 
Ainsi, dans ce dernier cas, envisage-t-on notamment la simplification des régimes de débits de boisson à consommer sur place (licence IV) « dans un objectif de revitalisation des territoires ruraux ou périurbains ».
 
Cela signifie-t-il qu’il sera plus facile de lever le coude au bistrot ? Cela risque de n’être pas du goût de tout le monde, surtout à une époque où le taux d’alcoolémie au volant baisse régulièrement. A moins de considérer, avec Audiard, que « la jeunesse boit de l’eau pétillante et les anciens combattants, des eaux de régime ».
 
En tout état de cause, il faudrait envisager aussi une simplification du vocabulaire, parce que ni le langage administratif, ni le langage ministériel ne sont toujours très compréhensible… Avis donc au Comité d’orientation pour la simplification du langage administratif – si ! ça existe !
 

Prise de conscience ?

 
Et puis, notamment en ce qui concerne les démarches des particuliers, cette simplification semble devoir porter beaucoup plus sur les moyens, souvent numérisés, que sur les procédures. Même Thierry Mandon en a conscience, qui observe : « Nous n’avons pas l’illusion numérique, nous savons pertinemment qu’une procédure complexe qu’on numérise reste une procédure complexe. »
 
Alors ?
 
Alors il y a encore du pain sur la planche, comme on ne dit sans doute pas en langage administratif. D’autant que l’accès numérique n’est pas toujours simple. Non ! je ne parle pas d’un cyber complot, qui verrait notre administration revenir à l’âge du marbre en trois exemplaires, mais de la difficulté qu’il y a, sur certains sites de l’administration française, à obtenir ce que l’on cherche.
 
Une question qui demanderait, elle aussi, un sérieux effort de simplification.
 

François le Luc