Aujourd’hui le tribunal de district de La Haye a débouté en appel les ONG MilieuDefensie et alii dans leur procès contre RDS, la maison mère de Shell, qu’ils entendaient obliger à réduire ses émissions de CO2 sous peine de sanction pénale. Ils avaient gagné en première instance, mais trois scientifiques américains de haut niveau, Richard Lindzen, William Happer et Steven Koonin, ont déposé un rapport d’experts afin de montrer que le CO2 émis par les hommes dont une certaine hystérie, pour reprendre un mot de Donald Trump, fait la cause du réchauffement du climat, ne nuit nullement à la terre. Le jugement ne le mentionne pas, mais apparemment cela a eu tout de même un effet. Nous avons vu dans nos trois articles précédents en quoi ce procès est capital, pourquoi le GIEC ni le consensus ne sont des autorités recevables, et pourquoi l’analyse des trois experts doit faire l’objet d’un débat contradictoire. Voyons aujourd’hui quelles sont ses observations et arguments qu’ils apportent pour preuves : il ne s’agit pas ici de traiter l’ensemble du mythe réchauffiste, mais seulement de présenter quelques éléments scientifiques recevables dans un cadre juridique donné.
Ces modèles qui prédisent le climat…
Le premier point que met en lumière le rapport d’experts est que les modèles de prévision du climat dont font état le GIEC et les médias ne sont pas bons, et de loin. On nomme CMIP (en anglais Coupled Model Intercomparison Project) le programme mondial de simulations de climat visant à étudier les différences entre divers modèles. Selon Wikipédia, les résultats des recherches basées sur ces simulations sont pris en compte dans l’évaluation de l’état des connaissances sur le climat par le GIEC. Il y a eu plusieurs phases à ce projet. Les trois experts ont analysé la cinquième, CMIP 5, et la sixième, initiée en 2013 et présentée dans le rapport du GIEC de 2021. Ils reprennent l’analyse qu’a donnée John Christy, professeur de sciences atmosphériques à l’université d’Alabama, du CMIP 5, en collationnant 102 prévisions regardant des températures de 1979 à 2016, présentées par 32 institutions. Un important ensemble de données dont ils étudient les valeurs et donnent un diagramme récapitulatif.
… sont en désaccord avec les mesures depuis 45 ans !
Le résultat est saisissant. On voit d’une part un halo de lignes en pointillé, figurant les données fournies par les modèles, dont une ligne rouge représente la moyenne, et de l’autre, très au-dessous, c’est-à-dire représentant des températures beaucoup plus basses, les températures réellement observées. Autrement dit : « Le graphique montre clairement que 101 des 102 prédictions des modèles (lignes pointillées) et leur moyenne consensuelle (ligne rouge) échouent lamentablement à prédire la réalité. Depuis 1979 le consensus des modèles échoue au test de correspondance avec les observations du monde réel. En tant que telle, la moyenne des modèles ne représente pas fidèlement les dernières décennies de variation et de changement climatiques, et ne peut donc pas être utilisée pour prédire les changements climatiques futurs ou les décisions politiques qui en découlent. » Et d’en tirer cette conséquence qui rend sans objet les projets de réduction d’émissions de CO2 : « CMIP 5 ne fournit aucune preuve scientifique fiable pour les politiques “net zero” et l’avis du Tribunal. »
De plus en plus faux sur terre et aux yeux des hommes
Quant à CMIP 6, c’est encore pire. « La dernière version, CMIP 6, ne passe pas non plus ce test scientifique de base. Dans le récent livre Unsettled de l’un d’entre nous, Steven Koonin, les affirmations de CMIP 6 ont été soigneusement examinées. Nous sommes tous d’accord avec les conclusions de ce chapitre : “L’un des problèmes majeurs est que la dernière génération de modèles [CMIP] est en fait plus incertaine que la précédente. (…) L’analyse des 267 simulations effectuées par 29 modèles CMIP 6 différents créés par 19 groupes de modélisation dans le monde montre qu’ils ne parviennent pas à décrire le réchauffement depuis 1950 et qu’ils sous-estiment le taux de réchauffement au début du vingtième siècle. »
Autant de preuves que leur méthode est mauvaise
En outre, « les résultats des modèles diffèrent considérablement les uns des autres et des observations ». En particulier, « la température moyenne à la surface du globe simulée… varie d’un modèle à l’autre… trois fois plus que la valeur observée du réchauffement du vingtième siècle qu’ils sont censés décrire et expliquer ». On relève notamment qu’au moment où « les niveaux de CO2 n’ont augmenté que de 300 à 310 ppm, un fort réchauffement a été observé de 1910 à 1940. En moyenne, les modèles donnent un taux de réchauffement sur cette période d’environ la moitié de ce qui a été observé ». Cela porte à ne pas avoir « confiance dans leurs projections futures », ils ne « fonctionnent pas et ne fournissent pas de preuves scientifiques », ils ne « devraient jamais être utilisés ».
Le lien entre C02 et climat depuis 600 millions d’années
Prenant du recul chronologique, le rapport choisit un autre angle d’attaque pour innocenter le CO2 dans le réchauffement du climat en étudiant « 600 millions d’années de données sur le CO2 et les températures », qui selon eux « contredisent la théorie selon laquelle des niveaux élevés de CO2 provoqueront un réchauffement climatique catastrophique ». Un graphique donne en ordonnées les bleu le taux de concentration de CO2 dans l’atmosphère et en rouge la température, l’écoulement du temps étant en abscisse. La courbe bleue baisse régulièrement tandis que la rouge oscille. Laissons parler les auteurs. Le graphique « montre généralement une relation inverse entre le CO2 et les températures climatiques pendant la majeure partie de l’histoire de la Terre au cours des 600 derniers millions d’années. Les niveaux élevés de CO2 sont en corrélation avec des températures plus basses et vice versa ».
Pas de réchauffement par l’atmosphère saturée de CO2
Et de préciser : « Lorsque le CO2 atteignait un niveau record d’environ 7.000 ppm, les températures étaient presque aussi basses que jamais. (…) Les niveaux de CO2 étaient faibles lorsque les températures étaient les plus élevées jamais enregistrées, il y a environ 60 millions d’années. (…) Les niveaux de CO2 ont été relativement bas au cours des 300 derniers millions d’années et ont diminué de 2.800 ppm à 420 ppm aujourd’hui au cours des 145 derniers millions d’années. » Et de conclure : « Ainsi, l’application de la méthode scientifique aux 600 millions d’années de données omises et non prises en compte contredit la théorie selon laquelle les combustibles fossiles et le CO2 provoqueront un réchauffement climatique catastrophique. »
Trump veut soustraire la terre et les hommes à l’imposture climatique
Mais le lecteur, influencé malgré lui par l’hystérie réchauffiste et les récits de science-fiction s’étonnera que, pour reprendre les termes du rapport, « les températures n’ont pas été catastrophiquement élevées au cours des centaines de millions d’années où les niveaux de CO2 étaient de 10 à près de 20 fois plus élevés qu’aujourd’hui », comme on vient de le voir. C’est dû, nous expliquent-ils, à un phénomène analogue à la loi des rendements dégressifs des engrais en agriculture : la saturation. Les trois auteurs sont des experts « en matière de transfert de rayonnement, le principal moteur de l’effet de serre dans l’atmosphère terrestre ». Et ils expliquent : « La physique du rayonnement explique l’effet de l’ajout de CO2 dans l’atmosphère. Le CO2 devient un gaz à effet de serre moins efficace à des concentrations plus élevées en raison de ce que l’on appelle en physique la “saturation”. Chaque augmentation supplémentaire de CO2 dans l’atmosphère entraîne une diminution de son pouvoir contributeur à l’effet de serre et un changement plus faible du “forçage radiatif”, c’est-à-dire de la température. »
Doubler sans problème la concentration de CO2
Ils illustrent cette loi d’un graphique où l’on voit décroître l’incidence du CO2 à mesure qu’il sature l’atmosphère, Ils en concluent : « A partir de maintenant, les émissions de CO2 provenant de la combustion de combustibles fossiles ne peuvent avoir qu’un faible impact sur le réchauffement de la planète. Nous pourrions doubler le CO2 atmosphérique à 840 ppm et n’avoir que peu d’effet sur le réchauffement (or) il faudrait plus d’un siècle pour que les niveaux de CO2 doublent, passant de 420 ppm aujourd’hui à 840 ppm. » En continuant au rythme actuel, dans « 100 ans, le CO2 n’augmenterait que de 250 ppm ». Donc, selon le rapport « il n’y a aucun risque que le CO2 et les combustibles fossiles provoquent un changement climatique “dangereux” ». La suite du rapport et une brève analyse du procès demain.