Massachusetts : un couple catholique se voit opposer un refus d’adoption en raison de ses convictions anti-LGBT

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Mike et Kitty Burke, époux catholiques pratiquants vivant dans le Massachusetts aux Etats-Unis étaient presque au bout de leur chemin vers l’adoption. Lui est un vétéran de la guerre d’Irak, elle a travaillé auprès d’enfants handicapés. Alors que le drame de l’infertilité les privait de la possibilité de concevoir naturellement les enfants qu’ils désiraient tant, ils ont décidé d’ouvrir leur foyer à des enfants en recherche d’un père et d’une mère adoptif : il y a actuellement 7.810 enfants placés dans l’Etat, dont 1.521 éparpillés dans des hôpitaux ou des bureaux des services sociaux à la date du 31 mars dernier, faute de familles d’accueil. Tout allait bien dans le processus d’agrément des Burke, qui a duré des mois, formations comprises, mais les vérifications ont pris un tour inquiétant lorsqu’ils ont été interrogés de manière de plus en plus serrée sur leurs convictions religieuses. Pour finir, les services sociaux ont décidé de refuser l’agrément. Les Burke ont décidé de porter plainte au niveau fédéral.

 

Discrimination contre un couple catholique qui ne soutient pas les « LGBT »

Il s’agirait en effet d’une discrimination caractérisée, mais de celles qui se veulent « vertueuses » à l’aune de la morale inversée qui a cours. La loi du Massachusetts protège la liberté religieuse des candidats à l’adoption contre toutes les discriminations habituellement énumérées dans ce type de texte : « religion, race, couleur, croyance, identité de genre, orientation sexuelle, origine nationale, âge ou handicap ».

Mike et Kitty se sont doutés que les choses tournaient vinaigre lorsqu’on a commencé à les interroger de manière pointue, lors des rencontres qui se sont déroulées chez eux, sur leur vision catholique de l’« orientation sexuelles » ou de la « dysphorie de genre ». Ils répondirent qu’ils accepteraient et aimeraient n’importe quel enfant, quelle que soit sa future orientation sexuelle ou ses interrogations, mais reconnurent qu’ils n’abandonneraient pas leurs convictions religieuses en la matière.

Ils ajoutaient qu’ils demanderaient à un enfant affichant une attirance homosexuelle de rester chaste, et qu’ils croyaient au mariage traditionnel comme cadre exclusif des relations sexuelles. Allant radicalement à l’encontre de l’idéologie LGBT, ils ajoutèrent que le sexe est « immuable » et qu’ils n’aideraient pas un hypothétique futur enfant à s’engager dans une « transition de genre » médicale.

 

L’adoption, un moyen pour l’Etat du Massachusetts de promouvoir l’idéologie transgenre

Leurs premiers soupçons avaient été éveillés lorsqu’ils participèrent à une session de formation obligatoire au cours de laquelle un instructeur avait déclaré que les parents qui refusent d’approuver des relations homosexuelles et de soutenir l’identité transgenre ne devraient pas devenir parents d’accueil ou parents adoptifs ; par la suite, un autre intervenant des services de l’enfance de l’Etat s’était montré « plus modéré » à cet égard.

Par ailleurs, les Burke s’étaient dit prêts à accueillir des enfants de n’importe quelle race et couleur ou ayant des besoins liés au handicap physique ou mental, ce qui est le cas d’une minorité de parents candidats à l’adoption. Cela aurait dû les mettre en bonne place pour une adoption rapide.

La jeune femme qui les avait interrogées avait fait part dans son rapport de leurs « nombreux atouts » mais ajoutait un manque de soutien « aux jeunes LGBTQIA+ ». Elle recommandait l’agrément avec des bémols. La commission collégiale devait cependant aller plus loin en refusant l’agrément pour le seul motif des « déclarations et des réponses du couple quant au placement des enfants s’identifiant comme LGBTQIA+ ».

 

Mentir ou essuyer un refus : les Burke ont préféré affirmer leur foi

Les Burke comprirent vite qu’il ne servait à rien de faire appel ; au vu de cette motivation, ils ont décidé d’attaquer directement les services de l’Etat du Massachusetts pour violation de la Constitution et pour discrimination en raison de leurs convictions religieuses, et pour avoir essayé de les faire professer des opinions qui ne sont pas les leurs.

La plainte a été déposée mardi. Les Burke sont défendus par le cabinet Becket, une société de conseils juridiques et de défense à but non lucratif.

En s’en prenant au mastodonte LGBT, ils espèrent aider à sauvegarder les droits de tous les parents attachés à une vision traditionnelle de la moralité humaine.

 

Anne Dolhein