Crise migratoire : Donald Tusk veut organiser un consensus européen pour discuter avec la Turquie

Crise migratoire Tusk Turquie consensus européen
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, parle devant le Parlement européen à Bruxelles le 24 février 2016.

 
Le 7 mars, Bruxelles accueillera un sommet consacré à la crise migratoire, sommet auquel participera la Turquie. Ankara est en effet considérée comme la clef de la politique bruxelloise sur le sujet, et le président du Conseil européen Donald Tusk a entrepris ces jours-ci une rapide tournée européenne, côté Balkans et entrée du flux migratoire (avant de se rendre auprès des politiques turcs), afin de présenter un front uni, ou du moins un consensus, lors des discussions avec la Turquie.
 
Et Donald Tusk prend les devants, maniant, sinon la carotte et le bâton, du moins les exigences et les promesses. « L’Europe est prête, ainsi qu’elle l’a déjà démontré, à accorder une aide financière substantielle aux pays voisins des zones de guerre », déclare-t-il à l’occasion d’une étape à Vienne. « Mais en même temps, ajoute-t-il, nous attendons de nos partenaires qu’ils s’engagent davantage, une condition indispensable pour éviter un désastre humanitaire. Ce sera le sujet de mes entretiens en Turquie. »
 

Donald Tusk veut organiser un consensus européen sur la crise migratoire

 
Dès demain, Donald Tusk doit rencontrer à Ankara le premier ministre turc Ahmet Davutoglu. Vendredi, il s’entretiendra à Istanbul avec le président Recep Tayyip Erdogan.
 
En attendant, le président du Conseil européen joue la carte de l’optimisme. « Nous ouvrons un nouveau chapitre dans notre lutte face à la crise des migrants. Il s’appelle Back to Schengen (retour à Schengen) », a déclaré à Vienne Donald Tusk, qui s’exprimait aux côtés du chancelier autrichien Werner Faymann.
 

Discuter avec la Turquie sera délicat

 
Autrement dit, alors que nombre d’Etats-membres de l’Union européenne ont manifesté des doutes sur les accords (et la zone) de Schengen, Bruxelles n’a d’autre proposition à faire que celle de foncer en avant… dans un système que de plus en plus d’Européens mettent en cause dans la crise actuelle. On peut supposer que les discussions que Donald Tusk a, au cours de ce rapide voyage, à Ljubljana, Zagreb, Skopje, et Athènes n’auront pas été de tout repos, et que le « consensus européen sur la manière de traiter la crise migratoire » que le président du Conseil européen entend « bâtir » sera plus délicat à trouver qu’il ne le suppose.
 

François le Luc