David Attenborough souhaite le ralentissement de la croissance de la population et la voit déjà venir

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David Attenborough, 92 ans. D’aucuns diront que son grand âge et son passé de globe-trotter à la recherche d’images pour ses films naturalistes pèsent lourdement sur son « empreinte écologique », mais c’est celle des autres qui le préoccupe. Déjà connu pour son engagement en faveur du contrôle de la population pour « sauver la planète », le vieil homme vient de s’exprimer une nouvelle fois en faveur du « ralentissement » de la croissance de la population – mieux, il estime que la chose est acquise, donnant de fait raison à ceux qui annoncent l’imminence de l’hiver démographique.
 
Sir David Attenborough répondait mercredi soir aux questions de BBC Newsnight. L’ancien professionnel des médias était interrogé sur l’avenir de la terre, et pour lui l’élément clef qui permettra de protéger l’environnement est bien la fin de la croissance démographique. Les malheurs de la planète, voyez-vous, sont le fait de l’homme et uniquement de l’homme…
 

David Attenborough se réjouit de l’inversion de la croissance de la population

 
« Sur le long terme, la croissance de la population va devoir s’arrêter. Certaines raisons permettent de penser que cela se produira de façon quasi inévitable », s’est réjoui le producteur de films sur la nature. « L’une des raisons pour lesquelles la population a augmenté aussi vite est que les gens comme moi vivent plus longtemps que nous ne le faisions jadis. Et donc, il y a de plus en plus de gens parce que l’espérance de vie a augmenté. »
 
Ce constat est précisément celui des scientifiques et des chercheurs qui mettent en garde contre un vieillissement dangereux dans une grande majorité des pays de la terre : ce qui nous guette est moins l’explosion d’une « bombe de la population » annoncée à tort par Paul Ehrlich dans les années 1960, que des temps difficiles lorsqu’il n’y aura plus assez de jeunes pour assurer la subsistance des plus âgés et une implosion lorsque ceux-ci disparaîtront, comme ils finiront par le faire pour la plus grande satisfaction d’Attenborough, même s’il n’est plus là pour le voir.
 
Attenborough trouve donc cette perspective plutôt réjouissante, d’autant qu’elle s’accompagne pour son plus grand bonheur d’un « changement d’attitude à l’égard de la planète » dont la signature de l’accord de Paris en 2015 à la suite de la COP 21 est le signe le plus prometteur, selon lui.
 

Pour « sauver la planète », viser le ralentissement (ou plutôt l’hiver) démographique

 
Par cet accord, 195 nations ont signé un document onusien qui les engage à maintenir l’augmentation des températures moyennes globales à moins de 2°C au-delà des niveaux pré-industriels. Belle présomption qui suppose que l’homme puisse tout seul réguler le climat de la Terre !
 
David Attenborough était invité par la BBC à présenter une nouvelle édition anglaise de son livre phare, La vie sur la Terre. A cette occasion, on lui a également demandé de s’expliquer sur les allégations de tricherie télévisuelle, alors que des images d’animaux en captivité sont utilisées dans des films qui prétendent montrer leur vie sauvage. Il était notamment question de l’émission Frozen Planet diffusé en 2011 par la BBC où l’on voyait des images de naissance d’un ours polaire, en réalité né en captivité, entrecoupés de plans d’ours blancs en liberté.
 
Le réalisateur a jugé le procédé conforme à la déontologie dès lors qu’il s’agit d’images qu’on ne pourrait tourner dans l’univers sauvage sans mettre l’animal lui-même ou le cameraman en danger. « C’est de la biologie, c’est parfaitement acceptable », a-t-il insisté.
 
A quel point les images d’animaux que l’on nous montre pour sensibiliser l’homme au mal qu’il fait à la nature sont-elles sincères, à cette aune ? C’est la question qui ne lui a pas été posée, alors que des faits de tricherie sont là encore bien documentés, comme le fait de tourner des images d’un ours malade en le présentant comme affamé, victime de la disparition de telle ou telle banquise.
 

Anne Dolhein