De l’euthanasie… à Hibernatus

De euthanasie à Hibernatus
 

Alors que la France est menacée d’une nouvelle loi l’enfonçant un peu plus encore dans la « culture de mort », des universitaires s’interrogent sur une alternative à la pratique de l’euthanasie qui à l’évidence, viole ce principe d’éthique médicale, « ne pas nuire », en donnant délibérément la mort. Gabriel Andrade et Maria Campo Redondo proposent pour leur part dans The Journal of Medicine and Philosophy le « cryocide », qui consiste à plonger les malades en phase terminale dans un état de mort clinique de manière à prévenir la détérioration de l’état du cerveau, puis à conserver leur corps par cryogénie en espérant que de nouvelles techniques et thérapies permettront dans l’avenir de les décongeler, de les réanimer et de les soigner. Comme l’euthanasie, cette méthode est finalement une attaque contre l’âme et sa rédemption en vue de la vie éternelle ; du moins la réflexion souligne-t-elle que la « mort clinique » (si utile pour justifier les prélèvements d’organes alors que le patient respire encore) n’est pas une vraie mort. Les auteurs affirment que pour mettre leur idée en pratique, il faudrait redéfinir la mort au profit d’un critère « informationnel-théorétique » aux termes duquel un patient sera considéré comme mort lorsque « l’information constituant la psychologie et la mémoire a été perdue ». A jouer ainsi avec la réalité, on finira bien un jour à déclarer les déments comme dépourvus de la personnalité humaine…