Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a déclaré lundi que le récent décret du président Donald Trump visant à limiter les lois des Etats visant à réguler l’intelligence artificielle n’empêcherait pas la Floride de faire progresser ses propres mesures de protection en matière d’IA.
Cette déclaration intervient alors qu’une partie de la droite américaine s’alarme de voir le président ouvrir très largement la porte à l’IA et à la robotisation accélérée, de telle sorte que même un Alex Newman, excellent journaliste chrétien et anti-mondialiste de The New American, souligne les dangers de l’omniprésence de l’intelligence artificielle que le pouvoir accueille notamment pour son efficacité dans le domaine de la surveillance.
Trump est-il à cet égard convaincu ou manipulé ? Peu importe, au fond, dès lors que ce mouvement de large dérégulation qu’il prône aboutit à l’exposition de chacun à la récolte de toutes ses données et aux capacités démultipliées de Big Brother. Car s’il est tentant de dire que, comme dans la course à l’armement militaire, il ne faut pas se laisser distancer par les autres puissances – spécialement celles qui n’ont pas de vrais scrupules, telle la Chine qui certes, réglemente l’IA mais pour promouvoir l’« innovation » et vérifier le respect sa conformité avec les « valeurs fondamentales du socialisme » – il importe de s’interroger sur les dangers intrinsèques de cette nouvelle technologie.
Ron DeSantis ne veut pas de la dérégulation large de l’IA
Il faut au contraire stopper net la course vers la « super-intelligence artificielle », estiment des informaticiens, des universitaires, des personnalités médiatiques et au-delà les honnêtes gens qui perçoivent la réalité prométhéenne de cette entreprise fondamentalement anti-humaine.
S’exprimant lors d’un événement consacré à l’IA à la Florida Atlantic University, Ron DeSantis s’est montré plus proche de cette prudence que Donald Trump. Il a déclaré que la Floride continuerait à poursuivre ses propositions axées sur la protection des consommateurs et des enfants, et qu’il en a le « droit » même si l’administration Trump laisse entendre qu’elle pourrait contester ou restreindre les mesures étatiques qui entreraient en conflit avec la politique fédérale.
« Même en l’interprétant de manière très large, je pense que ce que nous faisons sera tout à fait cohérent », a déclaré M. DeSantis. « Mais quoi qu’il en soit, il est clair que nous avons le droit de le faire », a-t-il martelé.
Les législateurs de Floride, comme ceux de nombreux autres Etats, réfléchissent à la manière de réglementer le secteur en pleine croissance de l’IA. La semaine dernière, la Chambre des représentants de Floride a ainsi fait avancer un projet de loi exigeant que les refus de demandes d’indemnisation auprès des assurances ayant pour source une évaluation par l’IA soient examinés par un être humain compétent.
Contre Trump, DeSantis affirme les droits des Etats face à l’IA
DeSantis s’est imposé comme un fervent défenseur du rôle de l’Etat quant à la surveillance de l’IA, et il critique vivement les propositions du Congrès visant mettre en place un moratoire sur la réglementation de l’IA par les Etats empêchant ces derniers d’agir dans ce domaine pendant dix ans.
De son côté, le décret signé la semaine dernière par Trump affirme que les lois sur l’IA adoptées par les Etats menacent l’innovation et la croissance économique en créant des normes réglementaires contradictoires.
« Pour gagner, les entreprises américaines spécialisées dans l’IA doivent être libres d’innover sans réglementation contraignante », indique le décret. « Une réglementation excessive des Etats va à l’encontre de cet impératif. »
Le décret met en garde contre le fait que la réglementation Etat par Etat crée « un patchwork de 50 régimes réglementaires différents » et affirme – non sans raison – que certaines lois des Etats obligent les systèmes d’IA à intégrer des préjugés idéologiques. Le décret affirme ainsi : « Par exemple, une nouvelle loi du Colorado interdisant la “discrimination algorithmique” pourrait même contraindre les modèles d’IA à produire des résultats erronés afin d’éviter tout “traitement ou impact différentiel” sur les groupes protégés. »
« Mon administration doit agir avec le Congrès pour garantir qu’il existe une norme nationale peu contraignante, et non 50 normes étatiques discordantes », indique le décret, ajoutant qu’il faut viser des normes aussi peu contraignantes que possible au niveau fédéral plutôt que 50 réglementations « discordantes » au niveau des Etats.
« Ce cadre doit également garantir la protection des enfants, empêcher la censure, respecter les droits d’auteur et préserver les communautés », poursuit le texte, qui ajoute cependant : « Un cadre national soigneusement élaboré peut permettre aux Etats-Unis de remporter la course à l’IA, comme nous en avons le devoir. »
Trump veut faire gagner la course à l’IA par les USA
Plutôt les USA que la Chine communiste ? Cela peut s’entendre. Mais il vaudrait encore mieux convaincre chacun de l’aspect potentiellement suicidaire pour l’humanité de cette course à l’IA…
Ron DeSantis, de son côté, a déclaré que l’approche de la Floride résisterait à un examen minutieux, même si le ministère de la Justice intervenait.
La semaine dernière, DeSantis a présenté aux législateurs de Floride des recommandations qui obligeraient les entreprises à signaler l’utilisation de l’IA aux consommateurs lors de leurs interactions avec celle-ci. Au titre de ces recommandations, l’utilisation de l’IA dans le cadre de thérapies ou de consultations en santé mentale serait interdite et le contrôle parental sur l’utilisation de l’IA par les enfants serait renforcé.
Il a également proposé de mettre en place des restrictions sur les subventions accordées aux centres de données et de limiter leur accès aux ressources locales en eau.
Ses propositions devraient être examinées lors de la prochaine session législative de Floride, qui s’ouvrira le 13 janvier 2026.











