Garde alternée après le divorce : doublement en dix ans

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Imagine-t-on situation plus abominable pour un enfant : passer la moitié du temps dans une maison, avec sa mère, et l’autre – en déménagement permanent – auprès de son père, sans cesse rappelé à la réalité de la disparition du lien auquel il doit la vie ? En France, la « solution » de la garde alternée est pourtant de plus en plus en vogue, avec un nombre croissant d’enfants ballottés entre leurs deux parents de semaine et semaine.
 

Un doublement en dix ans

 
Les jugements de divorce ont abouti en 2013 à 21% de décisions de garde alternée, contre 12% dix ans plus tôt : un quasi doublement que l’on voudrait nous présenter comme positif. Comme si le règlement d’un divorce pouvait être positif pour les enfants qui en sont victimes…
 
Le système de la garde alternée a été officialisé par la loi du 4 mars 2002, afin de mieux reconnaître le rôle et les compétences du père auprès de l’enfant. A la fois moyen de sauvegarder ses droits – souvent bafoués à l’occasion des procédures de divorce qui continuent de privilégier l’attribution de la garde à la mère – et d’affirmer l’« égalité de genre », la garde alternée rencontre la faveur des jeunes juges de plus en plus nombreux à siéger en matière d’affaires familiales.
 

La garde alternée, désastreuse pour les petits

 
On sait qu’elle est désastreuse pour les enfants de moins de deux ans qui deviennent sujets à l’anxiété, aux troubles du sommeil et au refus de l’autorité, et elle reste moins fréquente pour ceux-là : moins de 5%. Mais par la suite les pourcentages augmentent. Sans que l’on ait vraiment de recul sur les effets de ce mode de vie déstabilisé. On sait en revanche combien le divorce est néfaste pour les enfants : rien n’est fait pourtant pour en diminuer le nombre et au contraire, le mythe de la famille recomposée et heureuse continue de sévir dans les magazines féminins et les médias.
 
On ne met même pas en évidence le « coût » en CO2 du divorce et des gardes alternées, qui obligent les parents séparés à avoir deux domiciles de taille à recevoir les enfants. Il est des « empreintes écologiques » que l’on passe sous silence – il suffit qu’elles résultent d’une modernité plus importante à défendre, sans doute, que « la planète ».
 

Le divorce, ou l’instabilité institutionnalisée

 
Le nombre d’enfants frappés par ce malheur n’est pas négligeable : en 2012, quelque 126.000 décisions sur la garde de mineurs ont été rendues, impliquant environ 200.000 enfants. Dans la moitié des cas, elles étaient prises dans le cadre de divorces, l’autre moitié concernant des ruptures de cohabitation, cas où la garde alternée est nettement moins fréquente.