Elections aux Pays-Bas :
Geert Wilders à l’avant-garde du réveil patriotique en Europe ?

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Geert Wilders, lors de la conférence commune avec le FN et l’allemand AfD, le 21 janvier dernier à Coblence, en Allemagne.

 
La campagne qui a démarré mercredi dernier aux Pays-Bas a des accents nationalistes : Geert Wilders, chef du PVV (Parti pour la liberté), favori des sondages, pourrait remporter 20 % des suffrages, devant son concurrent du parti conservateur, Mark Rutte. Ce vote permettra de mesurer l’hostilité populaire à l’establishment, qui a déjà poussé les Anglais au Brexit et porté Trump à la présidence américaine. Faut-il y voir le réveil patriotique de l’Europe, alors que des élections sont prévues en France et en Allemagne dans le courant de l’année ?
 

Geert Wilders a dévoilé son programme en vue des élections

 
Dans une interview à l’Associated Press, Wilders a dévoilé cette semaine son programme : fermer les frontières aux demandeurs d’asile et aux migrants issus des pays islamiques, fermer toutes les mosquées et interdire le Coran. D’après Wilders, ces mesures sont légales, même s’il n’exclut pas de changer la Constitution au besoin : « Une Constitution n’est pas gravée dans le marbre, elle peut être modifiée », précise-t-il.
 
Le paysage politique des Pays-Bas est extrêmement fragmenté : pour les élections, pas moins de trente et un partis politiques sont en lice, dont quatorze sont susceptibles de remporter au moins un siège au Parlement. Dans ces conditions, une coalition rassemblant au moins quatre partis est presque inévitable. Le parti de Geert Wilders devrait remporter 20 % des votes devant son concurrent le plus proche, le parti de Rutte, crédité de 16 %. En principe une simple majorité est suffisante pour gouverner, mais aucun parti, à l’exception d’un seul, ne veut faire coalition avec Wilders, dont les idées politiques sont jugées trop offensives et parfois anticonstitutionnelles.
 

Le réveil patriotique aux Pays-Bas à l’approche des élections

 
Une victoire de Wilders conduirait-t-elle donc les Pays-Bas au Nexit ? Cela semble peu probable. Si le PVV de Wilders ne peut gouverner seul, Rutte tentera de constituer une coalition centriste. Il n’en reste pas moins que le sentiment anti-européen progresse dans le pays. Rappelons qu’en 2005 les Pays-Bas ont rejeté la constitution européenne, et l’année dernière ils ont voté contre un traité européen visant au rapprochement avec l’Ukraine. Dans un sondage récent, 61 % des personnes interrogées jugeaient les hommes politiques néerlandais « élitistes, peu fiables et malhonnêtes ».
 
Actuellement, environ 37 % des votants se disent encore indécis, à l’approche des élections. Le succès grandissant de Wilders révèle en tout cas la montée de l’hostilité populaire à l’immigration et de l’euro-scepticisme, que le succès de Trump ne fait qu’encourager dans les pays de l’Union européenne.