Enquête Mueller : double jeu de la Russie après les élections aux Etats-Unis, pour et contre Trump en même temps

Enquête Mueller élections Trump double jeu Russie
 
Des procureurs américains qui ont inculpé une bonne douzaine de Russes pour leur rôle supposé d’ingérence dans l’élection présidentielle aux Etats-Unis en 2016 affirment que ces mêmes individus ont organisé des manifestations pour dénigrer Donald Trump au lendemain de son élection. En fait, selon les investigateurs travaillant dans le cadre de l’enquête Mueller, ils ont travaillé pour et contre Trump en même temps.
 
Selon le vice-« Attorney General » (l’équivalent du ministre de la justice) Rod Rosenstein, les treize mis en cause sont accusées d’avoir « organisé des manifestations pour soutenir le président élu tout en organisant simultanément des manifestations pour protester contre son élection ».
 
Rosenstein cite le cas de deux manifestations contraires organisées tous deux à New York, le même jour. Il s’agit du rassemblement « Trump is NOT my President » et de la manifestation « Show your support for President-elect Donald Trump » (montrez votre soutien au président élu) organisés tous deux le 12 novembre 2016 par ces Russes, également responsables du rassemblement « Charlotte contre Trump » une semaine plus tard en Caroline du Nord.
 

Le double jeu de la Russie lors des élections aux Etats-Unis

 
Selon l’enquête, ces agents russes se sont mobilisés pour soutenir la campagne Trump tout en diffusant des informations visant à dénigrer la candidate démocrate Hillary Clinton, en vue de « semer la discorde dans le système politique américain ». Il est ainsi question de la rémunération d’un individu lors d’une réunion électorale en Floride, payé pour porter un portrait de la candidate Clinton en cage, en uniforme de prisonnier. Ce qui semble bien puéril…
 
L’enquête Muller fait également état de collaboration à leur insu de membres de la campagne Trump qui ont fourni des pancartes et autres matériels de propagande aux agitateurs russes en les prenant pour des Américains isolés qui prenaient contact avec eux à travers de faux comptes de réseaux sociaux.
 

L’enquête Mueller blanchit la campagne Trump

 
S’il semble clair que l’activité russe n’a pas pesé lourd dans le résultat de l’élection présidentielle de 2016, elle a eu de grandes répercussions médiatiques dans la mesure où elle était tournée contre Trump. Les fameuses manifestations « NOT my President » ont mobilisé la presse nationale et internationale qui ont fait grand cas de leurs objectifs de lutte contre le « racisme, le sexisme, l’homophobie et la haine » dont Trump serait le porte-drapeau. Et elles étaient présentées comme résultant d’initiatives émanant de la « base » du peuple américain.
 
La question qui se pose est évidemment de savoir pourquoi – si les accusations sont avérées – des agents russes ont agi pour les deux camps en même temps. Mais n’est-ce pas le mode d’action propre à la dialectique communiste qui est avant tout intéressée par le conflit et par le chaos qui peut en résulter ? Une lecture attentive de la presse anglophone, francophone ou hispanophone proche du Kremlin le montre de manière assez manifeste : on y constate un soutien systématique à tout ce qui relève de la contestation et de l’agitation, poussant l’extrême gauche ici, la droite conservatrice là… Parce qu’il faut du chaos et influencer les deux bords pour passer à autre chose ?
 

Anne Dolhein