Aux Etats-Unis, des Etats, des villes, des entreprises et des universités veulent continuer à appliquer l’Accord de Paris sur le climat

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Après la décision du président Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, plusieurs Etats, villes et entreprises du pays, et même des universités, se sont engagés à appliquer cet accord en court-circuitant le gouvernement fédéral.
 

Douze Etats fédérés s’engagent à respecter l’Accord de Paris sur le climat en se passant du gouvernement des Etats-Unis

 
Mardi, Hawaï est devenu le premier Etat américain à adopter une loi pour s’engager à respecter les objectifs de l’Accord de Paris. Le gouverneur de l’Etat, le Démocrate David Y. Ige, a signé la loi qui avait été votée par un parlement lui-même très largement dominé par les représentants du parti de l’âne. Hawaï est l’un des douze Etats américains qui ont rejoint la United States Climate Alliance (Alliance pour le climat aux Etats-Unis) constituée le 1er juin et dont le but déclaré est de respecter l’Accord de Paris. A la date du 7 juin 2017, les autres Etats membres de cette alliance étaient, outre Hawaï et Puerto Rico (qui n’est pas un État fédéré mais un territoire non incorporé des Etats-Unis), la Californie, le Connecticut, le Delaware, le Massachusetts, le Minnesota, l’Etat de New York, l’Oregon, Rhode Island, le Vermont, la Virginie et l’Etat de Washington. Ils représentent environ le tiers de la population et du PIB américains.
 
Le jour où le gouverneur de Hawaï signait cette loi inédite, le gouverneur de Californie, le Démocrate Jerry Brown, paraphait un accord avec le président chinois Xi Jinping. De tous les Etats américains, la Californie a le plus gros PIB et elle serait la sixième économie du monde, devant la France, s’il s’agissait d’un Etat indépendant. L’accord signé entre la Californie et la Chine porte sur les investissements en sources d’énergie à faibles émissions de CO2, la coopération en matière de recherche sur le climat et la commercialisation de technologies propres. Mais comme l’Accord de Paris, celui signé entre Pékin et Sacramento n’est pas juridiquement contraignant et tient plus de la déclaration d’intention.
 

Des villes, des entreprises et des universités s’y mettent aussi

 
Parallèlement, Michael Bloomberg, l’ancien maire républicain de la ville de New-York, coordonne la formation d’un réseau de villes, entreprises et universités dont l’objectif serait d’élaborer un plan à soumettre aux Nations unies en vue de respecter les objectifs de réduction des émissions stipulés pour les Etats-Unis dans l’Accord de Paris. En ce qui concerne les universités, à la date de lundi, 183 présidents d’établissements d’enseignement supérieur avaient signé un texte promettant de respecter les objectifs de l’Accord de Paris. Pour les signataires, le gouvernement fédéral n’est pas nécessaire pour ce faire : « Aux USA, ce sont les Etats et les collectivités locales ainsi que les entreprises qui sont les principaux responsables de la forte baisse des émissions de gaz à effet de serre ces dernières années », ont déclaré les signataires du texte.
 
Mais finalement, toutes ces initiatives dont les auteurs critiquent la décision de Donald Trump semblent dans une certaine mesure donner raison à ce dernier : du point de vue du gouvernement fédéral américain, l’Accord de Paris n’est pas nécessaire pour que les États-Unis réduisent leurs émissions de CO2. Et il ne garantit pas non plus une réduction des émissions par les autres gros « pollueurs » qui restent signataires de cet accord non contraignant sur le climat – étant entendu qu’en réalité le CO2 n’est pas en soi un polluant !
 

Olivier Bault