En décembre dernier, le réseau internet nord-coréen a subi une attaque pendant 10 heures : le républicain Michael McCaul, président du comité de la Sécurité Intérieure à la Chambre des représentants, a affirmé mardi que cette attaque était une réponse à l’attaque des studios de Sony, quelques jours après que le gouvernement américain eut accusé la Corée du Nord d’en être responsable. Il est le premier responsable américain à lier les deux affaires.
« Il y a eu des cyber-réponses à la Corée du Nord » a-t-il déclaré lors d’une réunion organisée par le Centre pour des Études Stratégiques et Internationales, un groupe de réflexion basé à Washington.
Il a en revanche refusé de préciser si les Etats-Unis étaient derrière cette attaque informatique.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Mark Stroh, a refusé de commenter la déclaration de Michael McCaul, préférant rappeler que les officiels américains avaient annoncé en décembre que plusieurs réponses à la Corée du Nord étaient envisagées… Ces derniers avaient alors affirmé que les piratages coûtaient chaque année quelque 400 milliards de dollars à l’économie américaine.
Les attaques électroniques coûtent chaque année 400 milliards de dollars aux Etats-Unis
Michael McCaul a en outre précisé que les entreprises attendaient davantage de la part du gouvernement pour contrer ces attaques désastreuses : « Ce qu’elles me disent, c’est que le gouvernement ne fait pas son travail », a-t-il déclaré.
Alors que Barack Obama avait déclaré le 21 décembre dernier que ces attaques méritaient une réponse « proportionnée », Michael McCaul et un autre parlementaire républicain, Ed Royce, réclamaient le 27 février dernier des précisions sur les réponses possibles. « En tant que législateurs, nous voulons nous assurer que notre législation et les politiques gouvernementales sont adaptées aux menaces qui pèsent sur notre cyberspace » écrivaient-ils.
Deux projets de loi après la cyber-attaque de Sony, dans laquelle les Américains accusent la Corée du Nord
Deux projets de lois sont actuellement en discussion, l’un déposé par Michael McCaul, l’autre par le Comité de surveillance de la Chambre des représentants.
Du côté de l’administration, le secrétaire d’Etat à la Défense, Bob Work, a affirmé mardi que son ministère allait augmenter ses efforts cette année afin de renverser la tendance américaine au sous-investissement dans le domaine de la guerre électronique.
Il s’est entre autres félicité de l’approbation par la Maison Blanche d’un plan de 21 milliards de dollars pour répondre aux exigences du Programme de Défense ces prochaines années et « faire des investissements ciblés dans le contrôle spatial et les capacités de lancement, les missiles de défense, des cyber-capteurs avancés, la communication et les munitions – lesquels sont nécessaires pour la projection de puissance dans les environnements difficiles », a expliqué Bob Work.
Le Ministère de la Défense lance un groupe de travail sur la guerre électronique
Parmi les mesures prises dans ce cadre, le Pentagone a lancé un groupe de travail sur l’innovation et les stratégies de la guerre électronique. Un groupe formé, de l’aveu même de Bob Work, en raison des inquiétudes américaines à propos des capacités de leurs adversaires en matière de guerre électronique.
Les adversaires des Etats-Unis « estiment que c’est une partie importante de leur arsenal offensif et défensif », a expliqué Bob Work : « Des investissements relativement faibles permettent d’obtenir des retours importants et nos concurrents essayent aujourd’hui de gagner cette guerre électronique. »