Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a affirmé hier, lors d’une rencontre organisée à Londres en présence du secrétaire d’état américain John Kerry, que les raids aériens de la coalition étrangère avaient été « très très efficaces ». Les 2.000 raids aériens auraient permis aux troupes au sol de reprendre 700 kilomètres carrés de terrain, de tuer la moitié des responsables de l’Etat Islamique ainsi que 6.000 combattants, et de détruire certains de leurs sources de revenus pétrolières.
L’Irak regrette le manque de soutien des Etats-Unis aux militaires irakiens
Après avoir réaffirmé qu’il ne désirait voir aucunes troupes au sol étrangères en Irak, le Premier ministre a cependant critiqué un manque de soutien logistique aux militaires irakiens sur le terrain : « Nous souhaitons que les livraisons d’armes et la formation se développent » a-t-il déclaré avant de regretter que l’Irak soit « laissé presque seul pour acquérir les armes et munitions de l’armée ». « Nous attendons bien plus » a-t-il confié.
Des critiques largement reprises par les autorités militaires irakiennes dont les troupes, dépendantes du soutien de la coalition internationale dans leur stratégie de lutte contre l’Etat Islamique, ont récemment confié leur frustration croissante au sujet de l’aide apportée par les Etats-Unis et leurs alliés.
Les militaires irakiens accusent la coalition des Etats-Unis de leur manquer de soutien
Ils dénoncent des erreurs de communication, des promesses de livraison d’armes ou d’entraînement militaire non-tenues, ainsi que des changements de stratégie non prévus.
Trois généraux irakiens ont affirmé, sous couvert d’anonymat, que les Etats-Unis avaient régulièrement ignoré l’expertise du terrain et les conseils des militaires irakiens d’une part, et manqué de livrer les armes promises d’autre part.
« Chaque fois que nous nous plaignons de la pauvreté de l’entraînement qu’ils nous dispensent, ils nous rappellent que c’est l’Irak qui les a obligé à quitter le pays » en 2011, a confié l’un de ces généraux.
La stratégie américaine du chaos, en Irak comme ailleurs
Des « manquements » peu étonnants de la part des Etats-Unis qui n’ont eu de cesse de faire les choses à moitié sur chacun de leurs théâtres de guerre, pour d’entretenir une situation chaotique.
Au Vietnam, en Corée, en Lybie, en Afghanistan et même en Europe à la fin de la guerre, c’est la stratégie qu’ils ont employée pour continuer à contrôler la situation.
Uns stratégie de chaos qui se vérifie également dans leur soutien financier et militaires aux « rebelles », de l’autre côté de la frontière syrienne. Armer les deux camps n’a jamais aidé à obtenir la paix.