Les évêques de Côte d’Ivoire dénoncent la promotion de l’homosexualité

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Réunis à l’occasion de leur 123e assemblée plénière à Agboville, les évêques de Côte d’Ivoire ont fustigé la promotion de l’homosexualité qui se fait, dans ce pays comme dans d’autres, par le biais de « l’Occident ». Et il faut reconnaître que le communiqué final de la réunion, lu par Mgr Joseph Aka, évêque de Yamassoukro, serait aujourd’hui quasiment impensable sous nos latitudes plus nordiques : « Au niveau social, nous observons que de façon pernicieuse s’installe la culture du “tout m’est permis” avec la promotion entre autres du mouvement LGBT (Lesbienne, gay, bisexuel et transgenre). Nous attirons l’attention de tous que ce n’est ni notre culture, ni une valeur à promouvoir. Cependant, l’Eglise reste ouverte à tous ses fils et filles pour les accompagner. »

C’est une question que les évêques ivoiriens prennent au sérieux, de telle sorte qu’elle avait déjà été évoquée par Mgr Ignace Bessi, président sortant de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (CECCI), lors de la messe d’ouverture de l’assemblée générale le 30 mai : « Les populations lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre ont besoin d’être guéries et non d’être présentées comme un canon de comportement à incarner », a-t-il déclaré. Oser parler de « guérison » à leur endroit est déjà considéré comme une transgression à l’aune de l’anti-moralité du « genre » : s’il est permis selon celle-ci à un homme qui se sent femme de procéder à un « changement de sexe », et vice versa, un nombre croissant de pays interdisent les « thérapies de conversion » visant à changer d’orientation sexuelle. Allez comprendre !

 

Ces évêques qui n’ont pas peur de rappeler la doctrine catholique sur l’homosexualité

Lors de la messe de clôture de l’assemblée plénière, dimanche dernier, le nouveau président de la CECCI, Mgr Marcellin Kouadio, a renchéri : « L’immoralité est exportée à travers l’homosexualité. » « On parle de LGBT comme s’il s’agissait d’une société immobilière ; on parle de zoophilie, de légalisation de l’avortement, d’euthanasie, de la pratique de la peine de mort… », a-t-il dénoncé, accusant « l’Occident décadent (qui) veut continuer à dominer et moraliser le monde, particulièrement notre Afrique, au plan politique, économique, culturel, social, au niveau des médias et même au plan religieux. »

Ainsi, un drapeau aux couleurs de la communauté LGBT a été hissé le lundi 22 mai au siège de la délégation de l’Union Européenne à Abidjan ; c’est aussi dans la capitale ivoirienne qu’a été lancé le premier magazine « LGBT » d’Afrique de l’Ouest en avril dernier. Un mois plus tard, le 13 mai, avait lieu à Abidjan le troisième festival « LGBT », Awawalé, dont l’objectif était d’alerter sur la « vulnérabilité socio-économique » de cette minorité. Mais cela s’inscrit dans une dynamique mondiale qui ne se limite nullement à « l’Occident décadent », puisque des initiatives analogues, accompagnées de la mise en place de lois favorables, ont lieu dans des pays comme le Brésil depuis le retour de Lula au pouvoir, ou comme Cuba, pays anti-occidental par excellence.

 

La Côte d’Ivoire sous la pression de la promotion du « genre »

Voilà qui mérite quelques éclaircissements et précisions. En effet, la promotion de ce que le monde entier a longtemps considéré comme mauvais est arrivé en Afrique par le biais des pays « développés » : l’Occident en général, si l’on veut, mais c’est aussi l’Occident, l’Occident fidèle à ses racines et à sa foi, qui a apporté le christianisme en Afrique subsaharienne, évangélisant le continent noir et lui apportant en même temps le développement matériel.

Il existe aujourd’hui ce qu’on pourrait qualifier de « néo-anticolonialisme », faisant écho à l’anticolonialisme d’inspiration communiste et promu par l’URSS et ses satellites au milieu du XXe siècle, qui rejetait pareillement « l’Occident », en invoquant d’autres raisons.

Il ne fait pas de doute que les institutions mondialistes, de l’Union européenne à l’ONU en passant par des Etats « avancés » sur le plan de l’idéologie, fassent la promotion de toutes ces idéologies et continuent de les imposer au moyen de contraintes liées à l’aide au développement. Mais à les voir dénoncer « l’Occident » en tant que tel, il y a fort à craindre que ces évêques ne soient involontairement tombés dans la fausse dialectique qui oppose les « colonisés » aux « colonisateurs », en bloc. La manœuvre profite au discours actuel sur la « multipolarité » que l’on retrouve aussi bien chez les pays des BRICS, selon l’approche russe, qu’au Forum économique mondial, selon une approche qui lui ressemble étrangement.

 

Jeanne Smits