Mettre les femmes au combat en première ligne ? « Nous le payerons de notre sang »

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L’ancien commandant des Forces britanniques en Afghanistan, le colonel Richard Kemp, vient de publier une tribune dans le Telegraph de Londres pour dénoncer la mode politiquement correcte qui exige de mettre des femmes-soldats en première ligne. C’est la déclinaison ultime de l’idéologie du genre : au nom de la négation des rôles stéréotypés (la femme donne la vie, l’homme la protège) il s’agit de pousser les femmes à combattre et à tuer, non par nécessité ou en raison des circonstances, mais par principe. Dans un texte particulièrement incisif, le colonel Kemp accuse ce nouveau préjugé de mettre des vies en danger, et de « saper les défenses nationales » : « Le prix de cette expérience d’ingénierie sociale, nous le payerons de notre sang. » Sa colère vient du fait que le ministère britannique de la défense vient d’avouer qu’il est en train de revoir les critères de forme physique en vue de l’annonce, attendue cette année, de l’ouverture de toutes les unités de combat – y compris les célèbres SAS – aux femmes.
 

L’armée qui se soumet au politiquement correct le payera de son sang

 
C’est en commandant d’infanterie que le colonel Richard Kemp s’exprime : cette infanterie qui est un monde à part dans l’armée et qui est « différente de n’importe quel autre travail au monde ». Si l’auteur affirme que dans un monde militaire où la technologie a changé tant de chose il estime avoir eu « le privilège de commander à de nombreuses femmes » qu’il admire sans réserves pour leur apport, « les tactiques et l’équipement, les exigences imposées à l’infanterie sont dans leur dimensions essentielles restées inchangées depuis 100 ans ». Les armes et le barda « d’un poids massacrant » sont à peu près les mêmes qu’en 1916. Les femmes n’ont pas les capacités physiques qui leur permettent de rivaliser avec leurs pairs – et surtout les soldats ennemis.
 
Aussi ne croit-il pas une seconde les assurances du ministère de la défense selon lequel les critères ne seront pas revus à la baisse.
 
« Les soldats d’infanterie doivent toujours être capables de marcher sur des kilomètres de terrains difficiles par une chaleur accablante, ployant sous le poids de 50 kilos d’équipement de combat, avant de se battre au corps à corps avec un ennemi sans pitié, coriace et déterminé », souligne-t-il.
 

Le colonel Richard Kemp dénonce la volonté de mettre les femmes en première ligne

 
Se fondant sur sa propre expérience dans le Helmand en 2003, le colonel Kemp sait que la bonne forme et l’extrême résistance physique sont des éléments clefs non seulement du succès, mais de la survie. « La recherche interne de l’armée montre que les femmes ont deux fois plus de risques de souffrir de blessures musculaires et osseuses que les hommes », note le colonel Kemp.
 
« Sans même parler de la capacité physique et mentale des soldats d’infanterie féminins à maîtriser et à tuer des soldats ennemis mâles en combat rapproché à coup de baïonnette, de bottes et de poings, pourquoi prendre le risque de faire de nos soldats des victimes des marches d’approches ardues ou des patrouilles de combat sur des territoires étendus ? Dans le Helmand il fallait huit hommes pour évacuer chaque camarade blessé, ce qui éloignait des soldats du combat et mettait des vies en danger », poursuit-il : « Sans faute de leur part, les femmes seront souvent le maillon faible d’une équipe d’infanterie. Les hommes devront compenser ce qui engendrera du ressentiment tout en mettant à mal la cohésion qui est vitale lors des engagements au combat d’infanterie. »
 

Le combat d’infanterie, une affaire d’hommes

 
Le coût de cette décision idéologique sera lourd. Le colonel Kemp assure que, « loin de leurs femmes ou des officiers hauts gradés », il n’a jamais entendu un seul homme d’infanterie en service ou à la retraite approuver le fait de mettre les femmes en première ligne : « L’écrasante majorité y est violemment opposée et beaucoup ont dit que si les femmes y arrivent ils partiront. »
 
Le prix est payer n’est pas seulement celui du sang : celui des femmes, des soldats hommes dans le cadre d’unités d’infanterie affaiblies, des personnes que les combats sont censés protéger – comme l’indique cette anecdote dévastatrice pour les mythes du politiquement correct :
 
« Même dans la tranquillité des baraquements en temps de paix, trois femmes de la RAF ont subi des lésions à la colonne vertébrale et pelviennes parce qu’elles devaient trop allonger le pas pour marcher au rythme des hommes à la parade. On leur attribua 100.000 livres à chacune. Le remède inventé par la RAF a été de raccourcir le pas et de placer les femmes dans les premières lignes de l’escadron pour fixer un pas ralenti aux hommes – c’est l’augure funeste de ce qui attend l’infanterie. »
 
C’est le propre de l’idéologie de haïr les faits – mais on ne peut empêcher le naturel de revenir au galop.
 

Anne Dolhein