Pour l’ONU, la pauvreté des femmes vient du fait qu’elles font trop de travail non rémunéré

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La pauvreté : tel était le thème central de la 68e session de la Commission de la condition de la femme aux Nations unies qui a eu lieu fin mars. L’auteur américain pro vie, Kimberly Ells, chercheuse passionnée par les questions familiales, en livre un constat accablant pour le média en ligne Mercatornet. Un seul objectif a dominé la discussion : l’élimination du « travail de soins non rémunéré ».

C’est ainsi qu’on veut achever de libérer totalement la femme. Lui garantir l’absence de pauvreté matérielle en lui retirant la vraie richesse qui est la sienne : le don rayonnant de toute sa capacité d’amour pour élever ses enfants, maintenir un foyer et aider autrui. Et confier à l’Etat le soin de l’éducation de ses rejetons, selon ses visions à lui…

Cette lubie en taraude plus d’un, nous en avons déjà maintes fois parlé. Pour les instances internationales, elle devient une obsession.

 

La pauvreté des femmes est « dûe à l’injustice de genre »

La Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW), rappelons-le, est le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Dans une thématique de lutte contre la pauvreté, rien d’étonnant à ce que les projecteurs aient été dirigés sur les femmes à revenu inexistant ou faible.

Pourquoi sont-elles pauvres ? Il peut y avoir de multiples raisons. Et puis la pauvreté n’est pas forcément liée au fait de ne pas travailler de manière rémunérée, comme le fait de ne pas travailler de manière rémunérée n’est pas forcément lié à la pauvreté.

Mais l’ONU s’intéresse précisément, ou idéologiquement pourrait-on dire, à cette pauvreté là et surtout à la surreprésentation, chez la femme, du travail non rémunéré, c’est-à-dire le travail effectué à domicile sans paiement monétaire spécifique, autrement dit les tâches ménagères comme la cuisine, le nettoyage, la collecte de l’eau et du combustible, la garde des enfants ou des personnes âgées…

Organiser sa vie et son chez soi et présider aux manières et aux valeurs de ceux qui y vivent, c’est pour l’ONU « une atrocité ».

« Etre une “soignante non rémunérée” – surtout si vous êtes une femme – est considéré comme une atteinte à la décence humaine. Et parce qu’en moyenne, les femmes dans le monde effectuent plus de tâches ménagères que les hommes, les cercles de l’ONU appellent cela “l’inégalité entre les sexes”, “l’injustice de genre” et même la “violence basée sur le genre” », constate Kimberly Ells.

 

La palme du travail non rémunéré revient aux femmes

C’est un fait : selon un rapport de l’Organisation Mondiale du Travail, les femmes consacraient, en 2018, trois fois plus d’heures que les hommes aux tâches domestiques et aux soins non rémunérés. Rien n’a changé en 2020, quand un rapport d’Oxfam démontrait qu’en France, les femmes assument 72 % des tâches strictement ménagères, auxquelles elles consacrent chaque jour 3h26, gratuitement, contre 2 heures pour ces messieurs. Gageons qu’en 2024, c’est la même situation.

« Les soins non rémunérés empêchent les femmes de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux. (…) Leur total équivaudrait à 1/10e de la production économique mondiale s’il était valorisé » et … taxé !

Cette estimation n’a de sens que si l’on peut voir dans cette masse de travail un apport indispensable et nécessaire au fonctionnement des sociétés. Et admirer ceux qui le dispensent. Mais l’ONU n’y décèle qu’une inégalité grave et injuste entre les sexes, ce que la Déclaration et le Programme d’action de Pékin attestait déjà en 1995. La conclusion est inévitable : « Je n’ai vu qu’une seule solution proposée par les partenaires de l’ONU, nous dit Kimberly Ells, et elle a été répétée à maintes reprises : fournir une garderie universelle financée par l’Etat pour toutes les familles. »

 

Les enfants ? Pas grave

Autrement dit : éjecter les femmes du foyer vers le marché du travail où elles pourront jouir d’une véritable liberté et s’engager dans un « travail socialement productif ». Kimberly Ells notait que Karl Marx et Friedrich Engels n’avaient pas dit autre chose en déclarant que dans une société socialiste, « le soin et l’éducation des enfants deviennent une affaire publique » : la caractéristique de la famille monogame en tant qu’unité économique de la société doit être abolie. La visibilité de la femme dans la société doit grandir à mesure qu’elle disparaît du cercle familial.

Et personne ne jettera un œil sur les bienfaits volés à la gent enfantine qui devra se contenter d’agents payés pour ses soins de tout acabit, tant physiques que mentaux, affectifs ou intellectuels. La transmission se coupera… et avec elle tout le cortège des valeurs et des croyances que porte en lui un être humain et qu’à plus forte raison la mère peut inculquer parce qu’elle sait les dispenser dans et par l’amour.

« Il est aussi beau de peler des pommes de terre pour l’amour du Bon Dieu que de construire des cathédrales » disait Guy de Larigaudie. Si sortir une poubelle ou veiller la nuit ne rapportent rien concrètement, c’est parce qu’ils sont gratuits et offerts qu’ils amassent le plus grand des trésors, et ce dès ici-bas.

Mais le don de soi est un mouvement précieux dont la richesse spirituelle est, de nos jours, exécrée. Tout doit être rentable, suffisant et épanouissant : c’est l’horizon rêvé du monde de Davos, pour la femme de demain. L’ONU n’est pas à une « erreur » près : elle vient de déclarer l’Arabie saoudite à la présidence de la prochaine session de la Commission de la condition de la femme.

 

Clémentine Jallais