« Et Jésus s’approchant, leur parla ainsi : “Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé : et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.” » (Mt, XXVIII, 18-20)
La fête de la Sainte Trinité apparut au Xe siècle en France comme conclusion des fêtes de Pâques : le Père nous a créés, le Fils nous a rachetés, le Saint-Esprit nous sanctifie. La célébration de cette fête fut approuvée formellement par Jean XXII en 1334. Dom Guéranger explique pourquoi l’Eglise a tardé à instituer cette fête particulière : « Tous les hommages que la Liturgie rend à Dieu ont pour objet la divine Trinité. (…) La raison ordinaire de l’institution des fêtes manquait ici totalement. Une fête est le monument d’un fait qui s’est accompli dans le temps, et dont il est à propos de perpétuer le souvenir et l’influence : or, de toute éternité, avant toute création, Dieu vit et règne, Père, Fils et Saint-Esprit. Cette institution ne pouvait donc consister qu’à établir sur le Cycle un jour particulier où les chrétiens s’uniraient d’une manière en quelque sorte plus directe dans la glorification solennelle du mystère de l’unité et de la trinité dans une même nature divine. »
On lit chez saint Jérôme, qui commente le passage de l’Evangile du jour : « Il peut exister des hommes assez insensés, pour essayer de baptiser en omettant un de ces trois noms, contrairement à la loi portée par Jésus-Christ ; mais leur baptême sera sans effet, et ils ne pourront délivrer de leurs péchés ceux qu’ils auront cru baptiser de la sorte. Concluons de là combien la substance de la Trinité est indivisible, et que le Père est vraiment le Père du Fils, le Fils vraiment le Fils du Père, et l’Esprit saint réellement l’Esprit du Père et du Fils-Dieu, et aussi de la sagesse et de la vérité, c’est-à-dire du même Fils de Dieu. Voilà la foi qui sauve les fidèles, et l’économie de la discipline ecclésiastique trouve sa perfection dans cette auguste Trinité. »