De l’autre côté du Mur entend montrer les désillusions d’Allemands de l’Est passés à l’Ouest (Westen), soit de l’autre côté du Mur justement au cours des années 1970, à Berlin. Il peut exister une grande distance entre leurs rêves et les réalités vécues. En effet, du personnel hautement qualifié retrouve rarement des emplois à la hauteur de ses diplômes, son expérience, ses attentes. Il perçoit son déclassement comme une humiliation, surtout dans son propre pays. On veut bien admettre aussi qu’à l’occasion un policier ouest-allemand soupçonneux puisse être exactement aussi insupportable que son confrère est-allemand, usant de la même langue, des mêmes expressions, des mêmes procédures. Il reste cette vérité vraisemblablement universelle du caractère pénible pour un quidam d’être confronté à la curiosité policière, et ce dans tout régime. Toutefois, en principe, le policier à l’Ouest ne torture pas, du moins physiquement, contrairement à ce qui peut arriver trop souvent à l’Est.
De l’autre côté du Mur et la propagande est-allemande
Le parallélisme systématique appliqué aux deux Allemagnes agace, surtout que dans les images de De l’autre côté du Mur, il n’accable de facto pratiquement que l’Ouest. Cette charge souffre de ses excès mêmes, avec une lourde présence de la CIA, peu finement traitée. Les personnages manquent de subtilité, avec des réactions excessives, ou incohérentes. La protagoniste principale, en vient quasiment à se prostituer pour faire avancer son dossier, et ce filmé sans aucune délicatesse évidemment. Les caractères des personnages secondaires souffrent aussi de cette palette imposée de couleurs trop criardes. Le spectateur croit voir un film de propagande est-allemand des années 1970-80, comme il y en eut beaucoup, lorsque le régime communiste cherchait à retenir ses ressortissants. La RFA n’est pas un paradis sur Terre, demeure certainement hier comme aujourd’hui fort critiquable, mais n’est pas à mettre au niveau de dictatures communistes pour autant.