Le Front populaire : un front bobo arc-en-ciel

front populaire bobo arc-en-ciel
 

La NUPES, alliance électorale des gauches lancée en 2022 pour tenter d’être au second tour de la présidentielle, a éclaté peu après à cause de la personnalité difficile de son chef Jean-Luc Mélenchon. Aujourd’hui, devant le péril « d’extrême-droite » proclamé par le président de la République, LFI, le PC, le PS et les écologistes ont décidé de nommer leur nouvelle coalition électorale Front populaire en référence à 1936. Mais c’est une antiphrase : si l’électorat de gauche fut en 36 pour une part populaire, l’analyse du scrutin de dimanche montre qu’il est aujourd’hui nettement bobo, limité aux métropoles arc-en-ciel. Le peuple s’est porté, lui, massivement, sur les listes dites populistes. L’expression Front populaire est donc une imposture, et une manipulation des élites mondialistes pour conserver un pouvoir que la révolte des peuples d’Europe menace. Le résultat des européennes observé par l’IPSOS le montre.

 

L’IPSOS est net : le Front Populaire est bobo

L’institut note que le RN est en tête dans toutes les catégories socio-professionnelles sauf les « très favorisées (…) chez ceux qui se classent dans les “milieux aisés ou privilégiés” (19 % des voix pour 26 % à la liste Renaissance) et chez ceux qui “arrivent à mettre beaucoup d’argent de côté” (15 % vs 24 % pour Renaissance) ». Ici, rien de surprenant, le parti du président représente la bourgeoisie conformiste. Mais les résultats des listes de gauche (sauf le PCF) montrent une forte surreprésentation des cadres et des « professions intermédiaires » chez leurs électeurs et une sous-représentation flagrante des ouvriers et des retraités peu aisés. C’est particulièrement frappant au PS-Place publique, dont la tête de liste était Raphaël Glucksmann, fils d’universitaire, qui déclarait pendant la campagne électorale : « Quand je me rends à Berlin ou à New York je me sens culturellement a priori plus chez moi qu’en Picardie. » Il ajoutait non sans cynisme naïf : « Et c’est bien ça le problème. » Son score a été de 13,8 % dans l’ensemble, 20 % chez les cadres et 7 % chez les ouvriers. Les populistes ont sanctionné ce fleuron du front populaire. Seul le PC, par tradition familiale, garde sa part d’électorat populaire, c’est ce qui reste de 1936 en somme, mais à l’état de fossile vivant : il dépasse à peine le parti animaliste !

 

Le mondialisme arc-en-ciel ligote les peuples

N’oublions pas que le front populaire de 36 était dirigé par un grand bourgeois intellectuel, Léon Blum, qui ne pratiquait pas plus le peuple français que Raphaël Glucksmann, et qui comme lui rêvait d’une révolution internationale et socialiste. Il ne faut pas oublier non plus que sous couleur d’aller au « peuple », sous couleur d’œuvres sociales, donc, l’objectif était de mettre la main, à travers l’Etat socialiste, sur l’école, l’hôpital, les assurances sociales, l’URSSAF (qui porte toujours dans son sigle, contre vents et marées, alors que tout change de nom tout le temps, URSS). Et cette mainmise de l’élite de l’argent et du savoir sur tous les intérêts et tous les moyens de pouvoirs ne se cantonne pas à la France, elle se décline et se diffuse aux échelons européen et mondial par différents moyens juridiques, institutions européennes, ONU, traités internationaux de toute nature qui tous, rappelons-le, priment sur la Constitution. En d’autres termes, la volonté populaire se trouve ficelée, en France et dans le monde, par un système cohérent qui oblige les peuples à faire ce que les élites leur disent.

 

La révolte des populistes contre l’imposture populaire

Et c’est contre cela que le vote des Européennes, confirmant des frondes comme les gilets jaunes ou la grogne internationale des agriculteurs, manifeste une révolte des peuples. Révolte que l’on dit pour la discréditer « d’extrême droite » parfois, d’autres fois « populiste ». Cette révolte agace, et inquiète dans une certaine mesure, ces élites. En France, pour y faire pièce, Emmanuel Macron a lancé des législatives, desquelles, par le biais des deux tours, des accords et reports qu’ils permettent, il espère reprendre la main et remettre le peuple sur le droit chemin. La création du front populaire est l’un des moyens de cette reprise en main, le front populaire, s’il fonctionne, permettant l’installation d’un front républicain au second tour.

 

Pédagogie des bobos friqués pour montrer au peuple qu’il a tort

L’étude des mots populaire et populiste sur le long terme en dit long sur la politique française. Apparu au XIXème siècle en Russie, le mot a été spécialisée dans un sens péjoratif à la fin du XXème pour discréditer un Front national qui assurait alors combattre « l’establishment » parisien (qu’on ne qualifiait pas encore de bobo). Dans les années 1980, le socialiste Louis Mermaz, alors président de l’assemblée nationale, montrait du doigt la « populace » mal pensante et l’opposait au vertueux « peuple de gauche ». Le vocabulaire a un peu évolué depuis mais l’idée est toujours la même : il s’agit d’opposer aux bons, qui votent socialiste et arc-en-ciel, les mauvais qui se plaignent de la vie chère, de l’insécurité, de l’immigration, du chômage, de l’école qui ne va pas, etc. Raphaël Glucksmann, fils de mandarin, bobo très aisé, ex de Carla Bruni, est l’un des piliers du Front populaire, et Jordan Bardella, fils d’immigré italien, enfant du 93, est le candidat de la populace populiste.

 

Populaire par antiphrase, le front des élites totalitaires

L’imposture est si patente qu’on pourrait se contenter d’en sourire. Il ne faut pas. C’est avec ces ficelles grosses comme des cordes qu’on pend le peuple, qu’on enlève toute portée à sa révolte, qu’on nie la volonté qu’il exprime dans les urnes. L’arc-en-ciel s’en sert abondamment, et si cela ne suffit pas il en a d’autres à sa disposition. Le conseil constitutionnel qui censure les lois populaires. L’exécutif et le législatif ligués qui font passer par les chambres une décision refusée par referendum. Enfin et surtout il y a la pédagogie. La pédagogie qui commence à trois ans et qui finit à l’EHPAD pour apprendre au peuple à bien voter, ne pas se tromper, ne pas écouter les sirènes, ne pas répéter les années sombres, etc., etc. Faire comprendre au peuple qu’il a tort. Qu’il n’est ni envahi ni spolié. Changer les mentalités avant de changer la démographie. Dans cette obsession antidémocratique qui fonde notre système, le Front populaire ainsi nommé par antiphrase, est aujourd’hui une pièce maîtresse. Il faut à tout prix empêcher le peuple français de refuser son grand remplacement, et c’est son rôle.

 

Pauline Mille