Gavin Newsom, potentiel successeur de Biden, tend la main à la Chine communiste

Gavin Newsom Chine communiste
 

Le gouverneur démocrate Gavin Newsom entame un voyage d’une semaine en Chine où il compte discuter du partenariat de son Etat avec le pays, en particulier à propos du changement climatique. Les médias chinois sont ravis et parlent, en évoquant la Californie, d’un modèle de « diplomatie infranationale » entre la Chine et les Etats-Unis. Oui, et c’est bien le problème : cette coopération éminemment pragmatique avec un pays communiste, « qui transcende les frontières idéologiques » selon un journal chinois, dépasse et contredit aussi la politique du gouvernement américain, au moins officiellement.

Pourquoi est-ce important de le signaler ? Parce que le prochain débat de Gavin Newsom avec le gouverneur républicain Ron DeSantis, rival de Trump, laisse largement imaginer que Newsom pourrait se préparer à remplacer Biden. Et ce n’est pas une bonne nouvelle.

 

Gavin Newsom, un « substitut de premier ordre » de Joe Biden selon la Chine

C’est la première visite de Gavin Newsom en Chine, et elle est très précieuse pour le développement de l’amitié sino-californienne, assène l’éditorial du journal anglophone sous contrôle de l’Etat chinois, Global Times. De Hong Kong à Shanghai en passant par Pékin, Newsom fait montre de zèle, en voulant élargir les échanges et la coopération dans divers domaines, notamment le commerce, le « changement climatique », la technologie, l’éducation, la culture et la jeunesse.

C’est un fait, la plus grande économie d’Etat des Etats-Unis entretient les relations économiques et commerciales les plus étroites avec la Chine, que ce soit dans l’industrie de haute technologie ou dans le secteur agricole. Elle négocie avec diverses provinces chinoises sur les questions climatiques depuis de nombreuses années. Et le climat est un symbole éminemment politique, absolument mondialiste.

Gavin Newsom en rajoute une couche. « Je veux que vous le sachiez, peu importe ce qui se passe au niveau national ou infranational, vous avez un partenaire dans l’Etat de Californie », a-t-il déclaré. L’Etat considère d’ailleurs ce voyage comme une « occasion historique ». Il semble bien que les échanges économiques et commerciaux ne puissent être séparés de la coopération et de l’ouverture… mais jusqu’où ces derniers iront-ils ?

 

Une « diplomatie infranationale » contre la politique américaine ?

Les deux prédécesseurs de Newsom à la gouvernance de la Californie, le Démocrate Jerry Brown et le « Républicain » Arnold Schwarzenegger, ont largement œuvré dans le même sens. Le lieutenant-gouverneur Eleni Kounalakis, envoyé par Newsom en 2019 pour le 2e Forum de la Ceinture et de la Route (la Nouvelle Route de la soie), réseau d’influence mondiale chinois, n’avait pas manqué d’ovationner la Chine en disant qu’elle avait mené une « action positive » sur le changement climatique, alors qu’elle est le plus gros « pollueur » du monde, et on ne parle pas seulement de CO2.

Comme le note Forbes, la Chine entretient aussi des liens naturels avec la Californie, car elle se trouve directement de l’autre côté de l’océan Pacifique, et 32 % des immigrants chinois aux Etats-Unis résident en Californie.

Cependant cette visite de Newsom revêt un symbole supplémentaire dans le sens où elle intervient à un moment beaucoup plus délicat, au sein de tensions croissantes entre les Etats-Unis et la Chine sur le commerce, les droits de l’homme, l’avenir de Taïwan et les conflits internationaux. L’Etat fait le choix de conserver et de renforcer ce modèle de « diplomatie infranationale », en dépit du fait que cela puisse être considéré comme une violation de la politique du gouvernement fédéral à l’égard du pays. L’opinion publique américaine s’est montrée, de fait, très préoccupée par cette visite, estimant qu’elle « prend un risque » et « marche sur la corde raide diplomatique ».

 

La communiste Pékin s’enflamme pour Newsom – et les Américains ?

Lorsqu’il a été demandé à Newsom si la seule façon de progresser sur les questions climatiques avec la Chine était de ne pas mentionner les questions de droits de l’homme, il a évidemment nié tout compromis en affirmant : « Nous pouvons faire beaucoup de choses à la fois. » Dans une culture mondialiste, oui, parfaitement ! L’hypocrisie est patente, surtout quand on entend parler de lutte commune contre la xénophobie, la Chine étant parfaitement engagée dans la lutte contre ses propres minorités

Cette visite très coopérante est évidemment du pain bénit pour le gouvernement communiste chinois qui a tout intérêt à conforter cette « précieuse amitié » selon les mots du Global Times. « Cela revêt une grande importance non seulement pour les relations sino-américaines, mais également pour la paix et la stabilité mondiales. »

Pour Lu Xiang, membre de l’Académie chinoise des sciences sociales, la position de Newsom en tant que gouverneur d’un Etat inébranlable de gauche entraînerait inexorablement l’administration Biden dans la direction de la Chine sur diverses questions politiques, annulant définitivement toute discussion visant à tenir Pékin pour responsable de la pandémie de coronavirus et étouffant des questions telles que le recours au travail forcé par la Chine, ou l’autoritarisme communiste face à Taïwan.

Et si Newsom entre dans la course présidentielle ? L’opinion américaine ne souhaite pas vraiment d’un deuxième mandat du très vieillissant Biden. Gavin Newsom serait un candidat démocrate ad hoc et les médias le suivent de près. Seulement il faut savoir que si Gavin Newsom se dit catholique, il est violemment pro-LGBT. The American Spectator avait titré en début d’année : « Le gouverneur revendique allégeance à l’Eglise, mais sa véritable religion semble être le gauchisme. » Pour un journaliste de LifeSiteNews, une présidence de Newsom serait encore plus désastreuse que celle de Biden…

Et l’allégeance à la Chine communiste ferait partie de ce désastre.

 

Clémentine Jallais