Le gouvernement de l’Andalousie prétend surveiller les visites de l’évêque de Cordoue aux écoles

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Pour Mgr Demetrio Fernandez, évêque de Cordoue, en Andalousie, c’est devenu une habitude : lors des visites pastorales qu’il effectue dans chacune des paroisses de son diocèse, il se rend dans tous les établissements scolaires pour y rencontrer les jeunes, que les écoles soient publiques ou non. Mais alors qu’il entame son programme pour 2015, qui doit voir la conclusion de cette première tournée, le gouvernement socialiste de la région andalouse a fait savoir par la voix de sa « conseillère à l’éducation » que Don Demetrio doit se soumettre à des règles strictes imposées par les autorités publiques. C’est peu de dire qu’il n’est pas le bienvenu dans les écoles d’Etat.
 
L’évêque a réagi en publiant un communiqué sans concession et n’entend rien changer à ses rencontres avec la jeunesse au sein de leurs écoles.
 

Les écoles publiques de Cordoue ne peuvent interdire la visite de l’évêque

 
La junte d’Andalousie ne peut aller jusqu’à interdire l’accès de l’évêque aux écoles, puisque les écoles publiques sont obligées par la loi d’offrir l’option d’instruction religieuse catholique aux élèves, et c’est dans ce cadre que les établissements doivent être accessibles aux autorités religieuses. Mais elle entend sévèrement contrôler la visite, en réservant l’accès de Mgr Fernandez aux seuls élèves qui ont choisi cette option, en l’obligeant à soumettre au préalable le contenu de cette « activité » aux conseils scolaires et en la faisant également contrôler a posteriori par les services d’inspection. Il est également sommé d’intervenir pendant les heures normales du cours d’éducation religieuse.
 
Les élèves dont les parents n’auraient pas opté pour l’instruction religieuse ou ceux qui ne l’auraient pas fait eux-mêmes seront « occupés » pendant toute la durée de la visite de l’évêque selon le programme habituel des établissements concernés, a précisé encore la représentante du gouvernement d’Andalousie.
 
La réponse officielle de l’évêché, par voie de communiqué, ne s’est pas fait attendre. Invoquant au bénéfice de l’évêque « le droit que lui donne la liberté religieuse dans le cadre d’un Etat démocratique », le communiqué signale que sa venue ne relève pas d’un « privilège », mais de la « reconnaissance d’un droit des élèves de recevoir la visite de leurs représentants religieux, droit consacré » par la Constitution espagnole en vigueur. Dans le primaire, 90,73% des élèves sont inscrits au cours d’instruction religieuse catholique, 57,74% le sont toujours dans le secondaire.
 

Le gouvernement d’Andalousie veut surveiller la religion catholique

 
Le communiqué rappelle encore que jusqu’à présent, de nombreux établissements scolaires – que ce soit en la personne de la direction, des élèves ou de leurs parents – ont accueilli l’évêque « avec joie », faisant de se venue un événement impliquant toute l’école afin que chacun puisse y assister, « avec un grand profit pédagogique transversal antérieur et postérieur à la visite ». La venue des parents a toujours été appréciée par tous, ajoute l’évêché, précisant que les visites de l’évêque ont toujours respecté le cadre qui leur est imparti, n’empêchant pas la mise à disposition d’autres « espaces éducatifs » pour les élèves qui ne souhaitent pas assister à la visite pastorale.
 
« L’évêché de Cordoue considère que les accusations contre l’évêque relèvent des attaques systématiques contre le cours de religion catholique, que l’immense majorité des élèves de nos centres scolaires du diocèse de Cordoue choisissent de manière libre et démocratique en faisant usage de leur droit à la liberté religieuse. C’est ce droit que l’on prétend fouler aux pieds et pour la défense duquel l’évêché de Cordoue usera de tous les moyens que la loi lui offre. »