Le gouvernement israélien revient sur une loi facilitant la conversion au judaïsme, voulue par les juifs réformés

gouvernement israélien loi conversion judaïsme juifs réformés
 
Le gouvernement israélien est revenu, dimanche 5 juillet, sur un projet de loi qui avait été accepté par le précédent gouvernement mais jamais par le parlement, et qui facilitait les conversions au judaïsme en Israël. Elle avait été voulue, à l’origine, par les juifs réformés.
 
Le texte prévoyait que le grand rabbin de chaque ville israélienne puisse mettre en place et diriger une cour régissant les conversions selon des critères préalablement fixés par le grand rabbinat d’Israël. Le nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahou vient de redonner au grand rabbinat d’Israël, dominé par des juifs ultra-orthodoxes, le monopole des conversions au judaïsme.
 

Le gouvernement israélien revient sur la loi de conversion au judaïsme sous la pression des juifs orthodoxes

 
Quelque 364.000 Israéliens, descendants de juifs et principalement originaires de l’ancienne Union Soviétique, étaient concernés par cette loi : ils sont aujourd’hui reconnus comme juifs par la loi israélienne du retour, mais pas par la loi religieuse. Pour cette dernière, ils sont définis comme « sans religion », ce qui signifie qu’ils ne peuvent se marier en Israël puisque l’Etat interdit les mariages civils ou interreligieux.
 
Ce revirement politique est une conséquence direct de l’accord de coalition que Benjamin Netanyahou a passé avec ses alliés du parti Shass et de la Liste unifiée de la Torah : les deux organisations conservatrices ont accepté une coalition avec le nouveau gouvernement (après avoir été obtenu de bons résultats lors des dernières élections de mars) à condition que le gouvernement abandonne ce projet de loi. Le parti Shass a d’ailleurs posé une autre condition, également acceptée par le gouvernement israélien dimanche dernier : que les tribunaux rabbiniques retournent sous la direction du ministère des Affaires religieuses, après avoir été placés sous celle du ministère de la Justice.
 

La loi facilitant la conversion avait la faveur des juifs réformés car elle abandonnait les principes de la religion juive

 
Le ministre israélien des Affaires religieuses s’est félicité de ces deux décisions, critiquant au passage les membres du judaïsme réformé qu’il a affirmé ne pas considérer comme réellement juifs.
 
David Azoulay, membre du parti Shass, a affirmé au micro de la Radio de l’armée que les membres du judaïsme réformé étaient des « Juifs qui se sont perdus », avant d’espérer qu’ils reviennent « au sein du judaïsme, en accord avec la loi juive ».
 
Une critique légitime, que n’a pourtant pas appréciée le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il s’est empressé d’affirmer que cette position n’était pas celle de son gouvernement : « J’ai parlé avec le ministre Azoulay pour lui rappeler qu’Israël était le pays de tous les Juifs et qu’il devait, en tant que ministre des Affaires religieuses, servir tous les citoyens Israéliens. »
 
Les juifs dits « ultra-orthodoxes », ceux qui suivent à la lettre la loi juive, marquent ainsi un point contre le mondialisme qui tente par tous les moyens de soumettre les différentes religions afin de les rendre compatibles avec une spiritualité globale.
 
Le judaïsme subit en effet des attaques semblables, au moins quant à la forme, à celle que les autorités internationales infligent à l’Eglise catholique : il est bon de rappeler que le judaïsme réformé a été créé par les Rothschild, et que le ministre David Azoulay a raison d’affirmer qu’ils ne sont pas juifs, si ce n’est pas leur ascendance.
 

Béatrice Romée