Le gouvernement de Valence, en Espagne, met la dernière main à sa loi de « transparence » : il a décidé d’interdire aux plus hautes autorités de la province d’assister aux événements religieux et aux processions ès-qualités. Les membres du gouvernement pourront toujours s’y rendre à titre individuel mais tous ceux exerçant les plus hautes charges au sein du Gobierno de Valencia ne pourront plus y participer au nom du gouvernement. La laïcité va toujours plus loin.
Il y a là une claire volonté de reléguer le fait religieux dans la sphère privée, au nom de l’« éthique » et du « bon gouvernement », accentuée par le fait que le gouvernement de la Généralité entend fixer avec des experts la liste des exceptions que l’on pourrait appeler culturelles : elles permettront aux responsables des plus hautes charges de participer à des célébrations à valeur « historique ou culturelle ». Manière de ravaler les manifestations religieuses traditionnelles à de simples événements folkloriques.
Les membres du gouvernement de Valence interdits de processions ès-qualités
Pour le reste, le pouvoir laïque entend donc en finir avec « l’obligation de fait ou de droit d’assister à certaines célébrations » en maintenant « une relation fluide avec les différentes manifestations religieuses » (sic).
Ce n’est même pas le parti socialiste ou un mouvement de gauche qui institue cette séparation nouvelle entre l’Etat et la religion historique de l’Espagne, mais le Partido Popular (PP) qui a adopté la loi de transparence. Celle-ci réglemente le coût des campagnes de publicité et des sondages commandés, ou encore les contrats publics et autres subventions. L’affaire des événements religieux s’y est greffée alors que la municipalité de Valence a pris ses propres dispositions pour empêcher les détendeurs de charges publiques d’y participer. L’objectif : marquer une distance entre les traditions catholiques de la région et le pouvoir « moderne ».
La laïcité maçonnique progresse en Espagne contre la participation officielle aux événements religieux
A Valence, une procession « civique » à l’occasion du 9 octobre, « jour de la communauté », a vu son parcours modifié cette année pour éviter la cathédrale où elle se terminait traditionnellement par un Te Deum. La « journée de la police locale », célébrée ce lundi dans la ville, a quant à elle été modifiée pour éviter toute référence aux anges gardiens et elle se déroule pour la première fois sans messe. Dans la municipalité de Xilxes, une manifestation religieuse qui se déroulait habituellement sur une place publique a été interdite cet été. Cette fois, le PP a introduit un recours contre les décrets qui limitent la liberté religieuse des édiles.
Mais au niveau du pouvoir, on ne veut plus de la protection divine.