La perspective de l’arrivée au pouvoir, à Athènes, du mouvement de gauche point trop européiste Syriza, en se confirmant, puisque les sondages le donne toujours en tête, renforce les craintes des caciques de Bruxelles. Ce n’est d’ailleurs pas seulement, ce n’est même pas d’abord pour la Grèce qu’ils craignent, mais pour l’institution européenne elle-même !
Car, en prétendant mettre le holà ! à la politique d’austérité, Alexis Tsipras, le patron de Syriza, a mis un formidable coup de pied dans la fourmilière européenne. En réclamant « l’annulation des mémorandums de rigueur [exigés par l’Union européenne et le FMI] et leur remplacement par un plan de développement qui favorisera la restructuration productive », Alexis Tsipras entend bien s’attaquer à une dette grecque, qui, depuis la mise en place du système d’aide, est passée de 120% à 175% du PIB.
Une progression financée donc – partiellement – par l’Union européenne. Mais puisque la dette grecque augmente ainsi, autant considérer que Bruxelles et ses partenaires ont financé Athènes à fonds perdus. Qui pourrait croire, en effet, que cet argent soit un jour rendu ? Et par qui le serait-il ?
Syriza, chouchou de la Grèce
On comprend que la position de Syriza puisse, sur le principe, intéresser certains investisseurs ; mais surtout le peuple grec. Sans compter même certaines mesures de relance, telle l’augmentation d’au moins quatre milliards d’euros de l’investissement public. Alexis Tsipras le clame clairement, sur un ton à faire pâlir François Hollande : le « changement nécessaire en Europe commence ici, en Grèce ».
Alexis Tsipras toujours en tête
Pour autant, Syriza n’entend pas se détacher, comme il a pu le dire auparavant, de la zone euro. Mais encore faut-il que ladite zone euro accepte d’entendre le discours d’Alexis Tsipras. Qu’en serait-il autrement ?
Mais il estime que l’effacement de la dette, qui est l’un des principaux points qu’il met en avant, pourrait se faire sans conséquences, puisque cette dette est en partie non négligeable détenue par des instituons européennes.
Il va de soi, évidemment, que Bruxelles ne peut s’intéresser au seul cas grec, la question de la crise touchant toute l’Union européenne et tout spécialement la zone euro. Si la réaction populaire qui agite actuellement la politique athénienne devait s’étendre à l’ensemble des pays européens où l’austérité produit ses dégâts, on comprend que la Commission européenne soit dans ses petits souliers.