François Hollande veut bloquer la renégociation du traité UE par David Cameron

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C’est le Daily Telegraph qui publie cette information dont le quotidien britannique se porte en quelque sorte garant : François Hollande devait, ce jeudi, expliquer à David Cameron qu’il est « obsédé avec ses propres problèmes ». Il entend bloquer la demande du Premier ministre britannique de renégociation du traité de l’Union européenne. « Fuitée » par une « source de haut niveau du gouvernement français », assure, le quotidien, l’information fait état des prises de position arrêtées par le président français en vue du sommet du Conseil européen de l’UE qui se tient ce 18 décembre.
 
L’une des raisons pour lesquelles François Hollande veut éviter une renégociation du traité de l’UE est, selon cette source, qu’aucun changement n’est nécessaire – ce qui risque de ne pas convaincre Cameron et encore moins les Britanniques – mais, surtout, que cela risquerait de déclencher un référendum en France.
 

En cas de renégociation, Hollande craint un référendum

 
Est-ce un aveu ? Si l’on interrogeait aujourd’hui les Français sur l’appartenance à l’Union européenne, et sur les abandons de souveraineté déjà massifs et qui continuent de se produire, diraient-ils donc « non » ? Ils l’avaient déjà fait une fois, et massivement, rappelons-le : la mémoire contemporaine a beau être courte, les Français savent que leur « non » a été méprisé.
 
C’est donc une mise en garde fort plausible, puisque François Hollande fait partie de ceux qui appuient l’intégration européenne et qui exécutent docilement la politique de Bruxelles.
 
Le message adressé par Hollande à Cameron devrait comprendre une part d’irritation : « Le prix à payer pour conserver le Royaume-Uni au sein de l’Europe ne cesse d’augmenter. Maintenant c’est à lui de décider. Nous ne paierons pas davantage pour garder le Royaume-Uni dans l’Union européenne », a ajouté cette source selon le Daily Telegraph.
 

Cameron entre l’UKIP et l’UE

 
Cameron, lui, indépendamment de ses propres liens avec l’UE, se trouve menacé sur sa droite par l’UKIP eurosceptique, qui rencontre des succès populaires de plus en plus inquiétants à l’approche des élections générales de l’an prochain.
 
Le Royaume-Uni peut-il par ailleurs espérer en sortir ? Par le biais d’une renégociation, devrait rappeler Hollande à Cameron, cela ne se fera pas sans l’accord unanime des 27 autres membres. La France comprise, donc. Il suffit d’un « non » pour tout bloquer. « Rien ne prouve qu’il faille de nouvelles règles et il n’y a aucune urgence », selon la source.
 
Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes…
 
Mais le Royaume-Uni vient précisément de découvrir les termes d’un rapport du Foreign Office sur l’immixtion de l’Union européenne dans les affaires on ne peut plus intérieures du pays. Il passe en revue « l’équilibre des compétences » et accuse l’UE d’élargir subrepticement ses compétences en faisant peser un poids indu sur les affaires britanniques.
 
Qu’il s’agisse de la directive sur le temps de travail, la réglementation sur la qualité de l’eau, les normes sur les sièges auto ou les règles à respecter par les agences d’intérim, le ministère des affaires étrangères estime que l’UE n’a pas à s’en mêler. L’approche du gouvernement français est à l’exact opposé : elle réclame des pouvoirs accrus Bruxelles et la mise en place d’une taxe européenne sur les affaires.
 
Inutile de dire que ce n’est pas l’approche du peuple français…