Il n’est pas de nation plus sensible à son identité et à son indépendance que celle qui a vécu sous la férule étrangère. La Hongrie commémorait ces derniers jours le soixantième anniversaire de la rébellion de son peuple, en 1956, contre la dictature communiste imposée par l’URSS athée après 1945. Un soulèvement écrasé dans le sang. Elle garde aussi en mémoire les interminables guerres imposées par les Turcs. Aussi les oukases européens, tant sur l’immigration qu’en matière de négation de l’identité chrétienne, apparaissent-ils au Premier ministre hongrois Viktor Orban comme une menace directe sur la survie de sa nation : un véritable totalitarisme européen.
La Hongrie célèbre les 60 ans du soulèvement anti-communiste de 1956
« Les gens qui aiment leur liberté doivent sauver Bruxelles de la soviétisation, de ces personnages qui veulent nous imposer les populations qui doivent vivre dans notre pays », a lancé Viktor Orban dimanche lors des cérémonies. Les deux principaux angles d’attaque du Premier ministre hongrois sont la gestion autoritaire et laxiste, par la Commission européenne, de la vague de migrants, mais aussi la volonté sournoise de l’UE de voir disparaître les Etats-Nations dans un ensemble qui serait privé de toute référence à son identité chrétienne.
On se souvient que la Constitution européenne, rejetée par plusieurs référendums mais ensuite réintroduite par les traités de Lisbonne, excluait soigneusement toute référence au rôle du christianisme dans l’émergence de la culture du continent. Pourtant, longtemps l’Europe fut qualifiée de « chrétienté ». La France avait été l’un des pays les plus violemment opposés à la mention des racines chrétiennes dans les textes européens. Jacques Chirac, alors président, allait jusqu’à affirmer que « nos racines sont autant musulmanes que chrétiennes ». Il omettait soigneusement de mentionner la perversion syncrétiste de sa culture maçonnique, pudiquement occultée derrière la notion mensongère de « Lumières », qui désormais domine une large partie du continent et de ses élites.
Frontières étanches, défense de la nation chrétienne : Viktor Orban intransigeant
Dimanche, plusieurs milliers de personnes ont chaleureusement applaudi Orban quand il a déclaré : « Nous voulons être une nation européenne, pas une nationalité parmi d’autres dans l’Europe ». La Hongrie a bouleversé les plans des mondialistes de la Commission européenne menée par Jean-Claude Juncker, son président luxembourgeois prétendument « chrétien-social », en refusant la répartition autoritaire du million de migrants illégaux prônée par Angela Merkel, et en rétablissant des frontières étanches autour de la Hongrie.
Signe d’une véritable insurrection anti-européiste à l’Est, le président polonais Andrzej Duda, du parti chrétien conservateur Droit et Justice (PiS), invité d’honneur de la commémoration de l’insurrection de 1956, a promis que son pays soutiendrait la Hongrie dans son combat pour éloigner les migrants illégaux et faire respecter le principe de souveraineté nationale. La Pologne, avant d’avoir été soumise au communisme soviétique, avait été anéantie jusqu’en 1919, découpée entre Empire russe et Empire allemand. « Vous pouvez compter sur la Pologne, nous marchons main dans la main dans les moments difficiles », a lancé Duda au côté d’Orban. « La Hongrie et la Pologne sont deux pays qui se sont construits sur des fondations chrétiennes et qui aujourd’hui sont libres », a-t-il ajouté.
Ne pas passer de la domination communiste au totalitarisme européen
Orban, qui a fait équiper l’an dernier la frontière sud de la Hongrie de barrières et de protections métalliques barbelées, déployant des milliers de soldats et de policiers, a martelé devant la foule enthousiaste : « Nous devons fermer notre frontière afin de contenir l’immigration venue du sud (…). Nous, les héritiers de 1956, nous ne laisserons pas l’Europe détruire les racines qui lui ont permis d’être grande et qui nous ont permis de survivre à l’anéantissement perpétré par les soviétiques. Il n’existera jamais d’Europe libre sans ses Etats-nations et sans ses deux millénaires de sagesse nourrie par la chrétienté ».
En France, on attendrait en vain qu’un candidat à la candidature présidentielle ose prononcer le premier de ces mots.