Les jeunes dépensent des fortunes en nourriture à emporter : ils ne savent pas faire la cuisine

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C’est une retombée de la « culture hors sol » appliquée à l’éducation. Une étude britannique montre que les 16-24 ans dépensent près de 10 % de plus pour se nourrir que l’ensemble des adultes, soit 63,65 £ par semaine (soit plus de 86 euros) contre 57,30 £ pour leurs aînés (quelque 77,50 euros), alors même que leurs revenus sont moindres. Ils dépensent des fortunes en nourriture toute prête, au restaurant ou en plats à emporter, pour la simple raison qu’ils ne savent pas faire la cuisine.
 
Menée auprès de 5.000 personnes, l’enquête révèle que les jeunes Britanniques ne connaissent que quatre recettes, contre six pour l’adulte moyen. Ce qui fait très peu dans tous les cas de figure. Les mauvaises langues diront que c’est déjà beaucoup, compte tenu de l’indigence de la cuisine anglaise… Mais l’affaire se complique par le fait que 14 % des jeunes adultes reconnaissent ne jamais manger de fruits ou de légumes.
 

On va chercher de la nourriture à emporter plutôt que de faire la cuisine

 
Où l’on voit l’efficacité remarquable des campagnes fort onéreuses qui recommandent de mangerbouger.com et d’ingérer « cinq fruits et légumes par jour », contrepoint des campagnes « vegan » contre la viande. En Angleterre, cela s’appelle « 5 a Day ». Aux antipodes, le message est encore plus directif : en Australie, c’est « Go for 2 & 5 » : deux fruits, cinq légumes. Serait-ce parce qu’ils marchent la tête en bas ?
 
On s’éloigne décidément des « cinq pains et deux poissons » de l’Evangile… Dans le domaine de la santé aussi, on pratique le culte du corps plutôt que de l’esprit, et les préceptes « moraux » se multiplient. On ne détruit bien que ce que l’on remplace.
 
Mais comme toujours cela ne va pas sans malheurs pour ceux qui sont victimes de cette ingénierie sociale. Eclatement des familles, mères au travail : trop d’enfants ne découvrent plus les joies de l’expérimentation en cuisine et n’ont jamais vu faire une mayonnaise, une blanquette ou un gâteau d’anniversaire. En tout cas dans le monde anglo-saxon : c’est une richesse française que d’avoir gardé contre vents et marées sa culture gastronomique…
 

Les jeunes dépensent des fortunes pour se nourrir faute de savoir se servir d’une casserole

 
« Voilà deux générations que les compétences culinaires de base ont été perdues », assure Henry Dimbleby, qui fait campagne pour une meilleure alimentation des enfants. Jane Sixmith, de Focus on Food, observe que les repas tout faits sont aujourd’hui faciles d’accès, peu chers et surtout rapide à une époque où tout va très vite. L’éditorialiste d’une revue de cuisine relativise l’information : après tout, les jeunes aiment se retrouver au restaurant…
 
En attendant, c’est un élément de culture et de civilisation qui disparaît, et très lié à la foi chrétienne pour qui le paradis est comme un « festin de noces de l’Agneau » et la messe, la réalisation de ce festin dès ici-bas ; où le repas préparé pour la famille et pris en famille a une dimension si forte et particulière.
 

Anne Dolhein