C’est, en euros, le montant de la prime offerte aux fonctionnaires pour aller travailler en Seine-Saint-Denis. Instituée en 2020, elle se nomme « prime de fidélisation territoriale » et se trouve versée après cinq ans de service dans le département. Depuis le 4 novembre 2023, le bénéfice, qui en était réservé aux agents de l’éducation, de la police nationale, des services préfectoraux, des services de greffe judiciaires, de l’administration pénitentiaire et de la protection judiciaire de la jeunesse, de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, des finances publiques et de la protection des populations, s’étend désormais aux agents relevant des douanes, des inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière, des services de l’hébergement, du logement, de l’économie, du travail, des solidarités, de l’environnement, de l’aménagement et des transports. En somme presque à tous les agents publics de l’Etat. Cela alors que les plus grandes entreprises installent dans le Neuf cube leur siège social ou de gros établissements, comme Véolia, BNP Paribas, Hermès Generali, Engie, Celio, Samsung, SFR, Air France. Même JPMorgan va investir 70 millions pour l’emploi en Seine Saint Denis, où vont se tenir par ailleurs plusieurs événements importants des Jeux Olympiques, et de nombreux jeunes cadres parisiens s’y achètent des domiciles plus spacieux et moins chers qu’à Paris. Pourquoi faut-il ainsi inciter les fonctionnaires par l’argent ? Peut-être faudrait-il en demander la raison à Gérald Darmanin ? Il semble que les services de l’Etat ne soient pas toujours en sécurité dans le département.