C’est le nombre de morts qu’a fait le terrorisme islamiste dans le monde entre 1979 et avril 2024, à travers 67.000 attentats terroristes. Tel est le résultat auquel est parvenu la Fondation pour l’innovation politique, Fondapol, en colligeant et vérifiant les bases de données partielles, travail qui n’avait jamais été fait. Les données ainsi obtenues sont des résultats par défaut, des minimas, le nombre total des victimes du terrorisme islamiste étant probablement bien plus élevé, parce que les auteurs du rapport ont été contraints doublement à la prudence dans leur estimation. D’abord par l’impossibilité de vérifier certaines données. Un exemple, la « décennie noire » en Algérie (1992-2002) : les estimations de pertes convergent autour de 200.000 victimes, mais l’absence de données accessibles et fiables empêche d’inclure les victimes algériennes du terrorisme islamiste dans le rapport. Ne sont pas comptées non plus les morts différées des victimes qui décèdent des jours ou des mois après l’attentat. Mais le plus difficile est de définir un « attentat terroriste islamiste ». Si l’acte est commis par un groupe musulman mais que la religion n’est qu’un facteur parmi d’autres, mêlé au nationalisme ou à l’indépendantisme, il n’est pas comptabilisé : il faut que l’islam soit la raison principale de l’acte terroriste, perpétré par un groupe se réclamant de l’islam, avec pour objectif d’instaurer un système théologico-politique fondé sur la charia et visant, à terme, la fédération de l’Oumma à l’échelle mondiale. Et malgré ces restrictions de méthode, on arrive à ces chiffres de 67.000 attentats pour 250.000 morts.