C’est, selon le président de la République algérienne Abdelmajid Tebboune, le nombre d’Algériens massacrés par la France depuis 1830, que le brave homme répartit ainsi : 1,5 millions entre 1954 et 1962, durant les « événements d’Algérie » ou « la guerre d’indépendance », et 3, 5 millions avant. Incapable de se maintenir au pouvoir autrement que par la schlague militaire et la propagande la plus grossière, visant à monter une population opprimée contre l’ancienne puissance coloniale, le pauvre Tebboune fuit dans le délire le plus ridicule, mais aussi le plus dangereux : ainsi Boualem Sansal a-t-il été condamné à cinq ans de prison pour avoir osé dire ce que tout étudiant en licence d’histoire sait, qu’une grande partie de l’ouest algérien dépendait lors de la conquête du Maroc, et a été rajoutée par le colonisateur à ce qui est aujourd’hui l’Algérie. De même la comptabilité de Tebboune est-elle particulièrement absurde : à part la bande côtière, la colonie turque dont la France a fait l’Algérie était quasi déserte en 1830, peuplée dans ses limites actuelles d’un million d’habitants, pauvre dans l’ensemble, et, faute d’hygiène et de médecine, frappée d’une mortalité très forte, notamment infantile et post-natale. Or, dans l’Algérie développée et rendue saine par la France, il y avait en 1961, 11.630.000 habitants, plus de dix fois plus. Les trois millions cinq cent mille massacrés de Tebboune entrent mal dans ce schéma démographique. Non documentée en outre, c’est une pure invention d’un autocrate en folie. Mais qui peut, hélas, perturber des gens mal informés.