C’est le nombre de départements en France (c’est-à-dire plus de la moitié) qui seraient « en situation de quasi-faillite », selon François Sauvadet, président de l’association Départements de France (ADF) et du Conseil départemental de la Côte-d’Or. Il a réclamé, bien sûr, à l’Etat un fonds de soutien de 600 millions d’euros. Mais il n’en a pas moins rappelé une vérité préoccupante : incapable de se réformer lui-même, l’Etat se défausse (notamment) sur les départements en leur imposant, depuis trente mois, six milliards de recettes en plus – tout en réduisant leurs recettes de plus de huit milliards. Or les autorités départementales ne peuvent, elles, lever d’impôts. Donc ils sont forcés de se serrer la ceinture et n’y arrivent pas vraiment. Selon la Cour des comptes 15 d’entre eux sont ainsi « en grande difficulté financière », la Charente vient d’être placée sous tutelle, et la Gironde n’en est pas loin, ayant présenté un budget en déficit de 97 millions d’euros. Cela a de bons côtés, on commence à tailler dans les associations et la culture, mais, hélas, la construction des collèges et l’entretien des routes souffrent aussi. En somme, le transfert de déficit de l’Etat aux autres échelons administratifs montre que la bête est à bout : il faut couper à la tronçonneuse dans les dépenses inutiles voire nuisibles, et, puisque les départements sont en faillite, réfléchir vite à supprimer une des couches du mille-feuille administratif.











