Le JT du 11 février 2014
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Au sommaire :

  • Gautier-Sauvagnac : la finance détrônée
  • Sexe japonais : une industrie hôtelière florissante
  • Et si le FN gagnait Hénin-Beaumont ?
  • Sarko choisit la ligne NKM
  • Taxis : les Verts ramasseront la mise
Gautier-Sauvagnac : la finance détrônée

L’ancien patron de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie est sanctionné pour avoir arrosé politiques et syndicats, avec la caisse noire de l’UIMM. Une pratique pourtant courante depuis cent ans. D’où l’étonnement de Denis Gautier-Sauvagnac : la finance détrônée ne joue plus son rôle de « régulateur » de la République.

La surprise indignée des avocats est à la fois comique et justifiée. Depuis toujours, le Comité des forges, la grande banque ou les gros avionneurs ont distribué des enveloppes pour « réguler » la vie sociale et politique française, afin de terminer une grève ou d’obtenir une loi. Les rapports entre l’argent et la République française étaient simples et directs. Mais voilà : on a décidé en très haut lieu que la corruption à la papa n’avait plus cours, et que la gestion des décisions politiques devrait échapper désormais aux milieux d’affaires nationaux. La finance détrônée cède le pas désormais à des cercles de décision globaux, à l’échelle mondiale. La punition étonnamment forte de Denis Gautier-Sauvagnac est un symbole de ce nouvel état de fait, un signal très clair lancé à d’éventuels récalcitrants. Les avocats ont parfaitement raison de dire que cette condamnation est excessive, que les faits incriminés sont en quelque sorte traditionnels, et que de surcroît les juges ont inversé la charge de la preuve, blessant le droit et modifiant la jurisprudence : c’est pour bien faire comprendre que l’on a changé d’ère, de paradigme, comme on dit. Et aucun puissant local ne saurait y échapper, pas plus un Gautier-Sauvagnac qu’un Dassault.
 
 

Sexe japonais : une industrie hôtelière florissante

Le Japon compte trente mille love hotels, ainsi dénommés parce qu’on n’y va pas pour dormir, et qu’ils accueillent les couples pour quelques heures, afin de faire tourner un chiffre d’affaire de trente milliards d’euros par an. Le sexe japonais fait l’objet d’une industrie hôtelière prospère.

Tout annonce la soumission de l’amour et du sexe aux règles de l’industrie et aux contraintes des mégapoles. L’idéal de l’hôtelier va au-delà des cadences infernales des patrons de jadis, il ne s’agit pas de faire les trois huit, mais les quatre six, puisque quatre couples peuvent utiliser la même chambre en vingt-quatre heures. C’est appliquer le principe des hôtels borgnes à tous les couples, y compris mariés. Et mettre ainsi sur le même plan l’épouse, la concubine et la prostituée.

Saint Valentin, pic d’activité

De même que sont offert en choix équivalents le sado maso et la guimauve hollywoodienne. Quant aux clients interrogés, ils utilisent les loves hotels pour ainsi dire contraints par le gigantisme des villes et les horaires de travail. La notion de pic d’activité associé à la Saint Valentin, le vocabulaire neutre utilisé à tout moment du processus concourent à faire de l’acte sexuel l’objet d’un buziness ordinaire. Le reportage est destiné au marché français de l’information. Le sexe japonais fait sans doute l’objet d’une industrie hôtelière florissante, mais son côté surprenant, insolite comme il est de coutume de dire, est l’occasion pour nos médias d’un détour par l’exotisme visant à habituer sans avoir l’air d’y toucher le public à la banalité de telles situations. Comme si les love hotels étaient simplement une réponse ingénieuse aux conditions de vie moderne, alors qu’ils sont en fait l’illustration d’une certaine norme morale.