Le JT du 22 janvier 2014
RITV Vidéo


Au sommaire :

  • Samba-Panza : la femme est-elle l’avenir de la politique africaine ?
  • Cyber-plan Défense : la guerre change
  • Elèves-robots en formation
  • Les carabiniers n’arrivent pas trop tard
Samba-Panza : la femme est-elle l’avenir de la politique africaine ?

La présidente de la transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza, explique sa mission et sa méthode sur un ton qui tranche sur les violences qu’on a connues récemment. Et si la femme était l’avenir de la politique africaine ?

Les machistes estimeront que la nouvelle présidente tient là un discours d’homme, clair, réaliste, déterminé. Un discours qui change des imprécisions, rodomontades et déclarations idéologiques dont on a trop l’habitude. Cette juriste, née au Tchad en 1956 d’un père camerounais, pur produit de l’Union française, a fait ses études de droits à Assas et baigne depuis dans la vie politique de son pays. Samba-Panza a l’habitude du pouvoir puisque son époux a été plusieurs fois ministre et qu’elle même est maire de Bangui depuis le printemps 2013.

Féminisation, agressivité et tempérament africain

Reste à savoir ce qu’elle pourra faire : l’exercice du pouvoir en période troublée ne demande pas seulement de la clarté d’esprit. Reste aussi que la féminisation annoncée, même si elle est raisonnable – il ne s’agit pas de placer des potiches « coûte que coûte » – ne manquera pas de poser des problèmes. L’Europe et l’Amérique sont gagnées aux valeurs féminines qui pénalisent l’agressivité, le continent noir pas encore. Les populations y sont encore habituées à la poigne, non aux techniques de persuasion douce. La femme est peut-être l’avenir de la politique africaine, il n’est pas évident qu’elle en soit le présent.
 
 

Cyber-plan Défense : la guerre change

Jean Yves Le Drian annonce un « cyber-plan défense » pour protéger les armées tant contre l’espionnage que contre un blocage des systèmes qui les paralyseraient. On espère qu’il est déjà en route depuis longtemps. Mais cette opération de com est un signe que la guerre change.

Si les états-majors et les ministres n’ont pas pris depuis dix ans les mesures propres à se défendre des cyber-attaques, c’est qu’ils n’ont pas regardé ce qui se passait autour d’eux dans le monde, et méritent donc de passer en Haute Cour ou Cour martiale. Mais si l’actualité Snowden permet à Le Drian de faire un peu de publicité à son ministère et de faire comprendre au public que la guerre change, tant mieux.

Vers la robotisation des armées ?

A côté de son « cyber-plan défense », il ferait bien de mettre en route la robotisation des armées comme le font les Etats Unis, confrontés aussi à une baisse des effectifs – l’armée de terre passera outre-atlantique de 540.000 hommes à 490.000 en 2015. Pour l’instant, elle n’utilise pas de machine tueuse du genre Terminator, mais des robots éclaireurs du type Pacbot sont déjà en service. Et depuis 2012 l’ONG Human Rights Watch s’inquiète de l’arrivée de « forces robotiques létales ». Mais peut-être notre malheureux ministre de la défense manque-t-il pour cela de crédits : d’ici 2015, la Défense passera au-dessous du seuil minimal où elle peut maintenir sa cohérence d’ensemble et ses missions. On n’aura plus besoin que de robots potiches et de cyber plans en chocolat.
 
 

Elèves-robots en formation

Même lorsqu’ils sont malades, les lycéens n’échapperont pas à leurs cours, grâce à l’idée de la société Awabot : des robots pour remplacer les élèves. Une façon d’habituer les plus jeunes à des machines qui les remplacent et deviennent une partie d’eux-mêmes. Attention, élèves-robots en formation.

Dès la rentrée prochaine, le « robot lycéen » destiné à remplacer en classe les élèves absents sera expérimenté dans trois lycées de Rhône-Alpes ont annoncé aujourd’hui le rectorat et le Conseil régional. Le fondateur de la société Awabot chargée du projet, Bruno Bonnell, a assuré que le tube surmontée d’une caméra « permet à l’élève de se télétransporter dans la classe ».
Le robot peut se déplacer et participer au cours sur commande de l’élève resté chez lui, qu’il soit blessé, malade, ou qu’il sèche.
Les essais menés sur ces trois robots permettront d’améliorer l’interface logicielle, et de répondre aux questions de la société productrice : « Comment animer ce robot sans bras pour lui faire « lever la main » ? Faut-il qu’il bouge pour qu’on ne l’oublie pas ? A quel point doit-il être robuste ? » On peut lui suggérer d’autres questions : Combien de fautes d’orthographe devra-t-il faire ? Combien d’incivilités commettre ?

Améliorer l’homme par le robot

Bref, comment faire oublier aux élèves présents qu’il est un robot et non l’un d’entre eux ? Nul ne pourra plus être tranquillement malade et « profiter de sa maladie » pour être choyé et dorloté, un robot prendra le relai, comme un autre soi, constamment connecté au groupe.
Le but étant ensuite de « piloter n’importe quel robot », sachant que le patron d’Awabot appelle de ses vœux la création d’un « robot européen de téléprésence ».
Pourquoi d’abord les lycées ? « Commencer par l’école, c’est commencer par les jeunes et les habituer à communiquer avec ce type d’appareil » explique Bruno Bonnell, « cela permet de démocratiser les robots ».
En somme de faire la formation d’élèves-robots. Impossible de ne pas voir ici encore une part du rêve du courant transhumaniste de réaliser : « améliorer » l’homme par le robot », une façon de le rendre « plus performant » en le déshumanisant.