C’est le néologisme à la mode depuis qu’Elon Musk, le milliardaire qui s’ingère irrespectueusement dans les affaires pépères de la gauche, a appelé au boycott de Wikipédia dont il affirme que les contenus sont biaisés par un parti pris woke. Et de fait, si l’encyclopédie gratuite en ligne fondée par Jimmy Wales et Larry Sanger est une source d’information commode, ce qui en fait l’un des sites les plus consultés au monde, sur bien des sujets historiques ou idéologiques sensibles, elle est clairement orientée. Sans doute continue-t-elle à se réclamer d’un ensemble de règles visant à garantir honnêteté et qualité, telle que celle sur la « neutralité de point de vue », mais dire est une chose et faire une autre, et Larry Sanger, qui a démissionné, déplore : « Ils ont progressivement écarté presque toutes les sources médiatiques conservatrices [pour s’appuyer] sur des médias et un discours dominant de gauche. » Wikipédia, bien sûr, s’indigne contre les accusations de Musk, sa « désinformation » gravement « complotiste ». Mais lui n’en démord pas, tant qu’il n’aura pas été répondu à la question qu’il a posée en 2023 : « Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la fondation Wikimédia reçoit autant d’argent ? Ce n’est certainement pas nécessaire pour faire fonctionner Wikipédia. Vous pouvez littéralement faire tenir une copie de l’intégralité du texte sur votre téléphone ! Alors, à quoi sert l’argent ? » De là à insinuer qu’avec son vaste projet pour la diversité, l’équité et l’inclusion, Wikipédia soit un agent particulièrement performant de la révolution arc-en-ciel, il n’y a qu’un pas.