Lucy Connolly, 42 ans, vient de se voir refuser sa libération en appel. Elle avait été arrêtée, le 6 août 2024, puis incarcérée trois jours plus tard, pour un tweet violent resté en ligne pendant trois heures et demi. Plus de neuf mois en prison… Choquée par le meurtre des trois fillettes qui participaient à un cours de danse à Southport par un Britannique d’origine rwandaise que les rumeurs disaient migrant illégal, la mère de famille y avait dit prestement sa colère en appelant à la déportation massive. Ce tweet jugé raciste, vite effacé, a été lourdement sanctionné, faisant de son auteur une véritable prisonnière politique au Royaume-Uni.
Lucy Connolly avait un casier judiciaire vierge, était la gentille nounou de nombreux enfants d’ethnies différentes, mais rien n’y a fait : elle a été trop réaliste dans sa vision du désastre immigrationniste, trop honnête pour la taire et encore trop honnête pour ne pas l’assumer au tribunal, où elle a à la fois justifié le fond de sa pensée et reconnu la maladresse du ton employé. Ce sont des crimes que le gouvernement idéologique totalitaire qui dirige le Royaume-Uni ne pouvait pas lui pardonner. La justice britannique a plus d’indulgence pour les pédophiles…
La liberté d’expression est décidément devenue un sujet en Grande-Bretagne – même la Maison Blanche commence à s’en soucier.
L’establishment juridique et politique a diabolisé Lucy Connolly, coupable de réalisme
Lucy Connolly y croyait. Ainsi que son mari, ancien conseiller municipal conservateur du West Northamptonshire. Et surtout sa fille de 12 ans qui l’attend depuis près de 300 jours. Mais la cour d’appel a refusé de réduire la peine de 31 mois de prison qui lui a été infligée : elle doit payer pour « l’incitation à la haine raciale » dont elle a été jugée coupable.
Pour les juges, c’est une peine juste et raisonnable. « Je pense que ce gouvernement me garderait en prison pendant cent ans s’il le pouvait », a déclaré Lucy Connolly à Allison Pearson du Telegraph. Il fallait s’y attendre : elle s’était déjà vu refuser la libération sous caution à deux reprises (alors que les hommes accusés de viol l’obtiennent régulièrement).
Le 29 juillet 2024, à 20h30, réagissant au meurtre odieux perpétré par Axel Rudakubana, la Britannique avait publié sur le réseau X : « Déportation massive, incendiez tous ces hôtels de merde remplis de ces salauds, pour ce que j’en pense, et tant que vous y êtes, embarquez avec eux le gouvernement et les politiciens traîtres. Je suis malade de savoir ce que ces familles vont devoir endurer. Si cela fait de moi une raciste, qu’il en soit ainsi. »
Il faut préciser que la jeune femme avait perdu son fils aîné à 19 mois en 2011 en raison de négligences avérées du système nationalisé de la santé, la NHS – il lui en reste un syndrome de stress post-traumatique. Mais il n’y a pas de circonstances atténuantes pour les autochtones dans un régime idéologiquement « antiraciste ».
Véritable prisonnière politique, Lucy Connolly ne bénéficie d’aucun aménagement de peine habituel
Pour Allison Pearson, c’est désormais certain, Lucy Connolly est une prisonnière politique : le bouc-émissaire idéal, l’avertissement incarné de la détermination judiciaire à punir « ceux qui pourraient être tentés de remettre en question un régime faible et terrifié par les troubles civils ». Son arrestation recèle pour ce dernier un intérêt médiatique, ce qui ne peut qu’inquiéter quand on se dit dans une démocratie régie par l’état de droit, comme l’a souligné la Free Speech Union.
Tout a été organisé pour en faire une figure emblématique de la haine. Les agents de la prison ont même raconté qu’on les avait mis en garde contre la violence potentielle de la détenue !
Certes, son message était plein de colère, mais de cette colère qui surgit lorsqu’après tant d’avertissements sur le délitement social d’une société en proie à une immigration démesurée, on est confronté à ses fruits amers, mortels, et qu’on se met à craindre pour les siens, en tant que mère, en tant citoyenne.
Elle a d’ailleurs largement condamné, juste après, sur son compte, les émeutes des jours qui ont suivi : « Je ne veux pas de troubles civils dans nos rues. (…) Je sais que les gens sont en colère, mais la violence n’est pas la solution. » Connolly n’a jamais été raciste en soi (en tant qu’assistante maternelle, elle a gardé avec sollicitude Bangladais, Jamaïcains, Nigérians ou Somaliens). Mais elle n’a jamais été immigrationniste : c’est là son crime.
Et non seulement, elle l’a pensé mais elle l’a dit sur les réseaux sociaux (le juge a insisté sur les 310.000 personnes qui ont vu son message). Philip Prescott qui, lui, a traduit en actes sa colère dans les émeutes de Southport, en participant à une attaque de foule à caractère raciste contre une mosquée et en lançant des projectiles sur la police, a passé moins de temps en prison. En revanche, pour ceux qui disent bien pire mais qui se trouvent du bon côté de la barrière, l’issue est différente : le conseiller travailliste Ricky Jones qui avait hurlé à une foule, « nous devons les égorger et nous débarrasser d’eux » (en parlant des émeutiers blancs), attend toujours son jugement presque un an après les faits.
En fin de compte, ce fait mineur, qui aurait pu mériter une amende, est traité aux yeux du public comme s’il était bien plus grave que nombre de crimes majeurs, comme le faisait remarquer Isabel Oakeshott dans The Telegraph. En témoignent les peines reçues par tous ces amateurs d’images pédophiles, du célèbre présentateur de la BBC, Huw Edwards, au très reconnu consultant du NHS, Mansoor Khan, père de quatre enfants : 6 à 8 mois de prison avec sursis pendant deux ans, tout au plus !
A qui profite la détention de Lucy Connolly, à défaut de son crime ? A l’Etat policier
Lucy Connolly est tout simplement dangereuse pour la survie de l’Etat régnant. Tout comme la militante anti-avortement, Livia Tossici-Bolt, que nous avons évoquée ici.
Ils sont des menaces pour un Premier ministre faible et autoritaire qui a déclaré à J.D. Vance dans le Bureau ovale qu’il était « très fier » de la liberté d’expression en Grande-Bretagne. Mais les Etats-Unis sont le premier pays à mettre en doute une telle assertion, ainsi que l’a montré le discours de J.D. Vance à Munich. Comme celle de Livia Tossici-Bolt d’ailleurs, l’arrestation de Lucy Connolly a été évoquée, ces derniers jours, auprès de Marco Rubio, le secrétaire d’Etat américain.
Ils sont des menaces parce qu’ils sont ceux qui osent contrer l’idéologie imposée. Quels furent les premiers mots de la sentence du juge Melbourne Inman KC, le 17 octobre ? « C’est une force de notre société que d’être à la fois diversifiée et inclusive. » Il aurait pu s’arrêter là… Le « crime de pensée » de 1984 est devenu réalité, police et justice ont dit adieu à leur neutralité et les citoyens ont perdu leur statut d’égalité devant la loi.
Et qui pour les défendre ? Qui pour pointer la gangrène qui mine nos institutions occidentales ? Si le bon sens ou l’honnêteté devraient suffire, ils font cruellement défaut, endormis ou étouffés. Quant aux catholiques à qui pourtant saint Thomas a appris la justice de la résistance quand l’Etat devient tyrannique, réfléchit Gavin Ashenden dans le Catholic Herald, on ne les entend pas tellement davantage… Que faudra-t-il de plus pour les réveiller ?