Bien que les résultats du DOGE où opérait Elon Musk aient été d’abord très limités, et que le patron de Tesla soit parti très fâché avec Donald Trump, celui-ci vient de connaître un succès important : la Cour suprême des Etats-Unis a cassé un jugement californien suspendant l’executive order, autrement dit le décret émis par le président sur la possibilité de licencier des fonctionnaires fédéraux. La décision a été rendue à l’unanimité moins une voix, il ne s’agit donc pas d’une décision de nature politique, mais de nature juridique. Le président n’était pas tenu de présenter son texte au Congrès. Le juge progressiste Sonia Sotomayor écrit que le décret « ordonne aux agences de planifier des réorganisations et des réductions d’effectifs conformément à la législation en vigueur ». Elle est en accord avec la Cour suprême qui considère que le gouvernement fédéral « est en position d’obtenir gain de cause quant à son argument selon lequel le décret exécutif est légal ». La Cour ne s’est pas prononcée sur les plans de licenciements particuliers. Le juge Sonia Sotomayor a pris soin de souligner qu’ils « ne sont pas soumis à cette Cour, à ce stade, et nous n’avons donc pas l’occasion d’examiner s’ils peuvent être et seront mis en œuvre dans le respect des limites juridiques ». Ce point est capital : tous ceux, syndicalistes, politiciens ou juristes qui dénoncent un « sérieux coup à notre démocratie » sont hors-sujet. La Cour a seulement confirmé le pouvoir qu’a l’exécutif de réduire le nombre de ses fonctionnaires (en l’espèce les deux millions de fonctionnaires fédéraux) s’il le juge nécessaire, notamment pour faire des économies. Le bon sens l’exigeait, la démocratie aussi, car, il ne faut pas l’oublier, ce président a été élu. François Bayrou ferait bien de s’inspirer de tout cela, même si en France le droit et les usages sont différents. Mais trouverait-il une majorité pour réduire la dépense publique : that is the question !