France : une loi contre la « fast fashion » chinoise

loi fast fashion chinoise
 

Toutes les bécassines de France, de Navarre et d’Europe en avaient rêvé, les Chinois l’ont fait. Ils ont inventé la mode jetable, le petit haut ou la jupe qu’on commande en un clic, qui ne coûte rien et qu’on met à la poubelle sans même avoir à le laver, plus besoin de Vinted. Avec leur capacité de production quasiment illimité et la diffusion par colis, les géants chinois du textile Shein et Temu ont envahi le marché. En 2023, toute provenances confondues, 3,2 milliards de vêtement ont été mis sur le marché en France, 48 par habitant et 35 jetés chaque seconde, selon l’Ademe, l’agence de l’environnement. Ce n’est plus de l’obsolescence programmée, c’est du manège. Mais ce n’est pas l’absurdité de la chose qui fait réagir, c’est l’inquiétude des marchands de tissu déjà établis et le bilan carbone de la chose. Le Sénat vient d’approuver une loi contre la « fast fashion » adoptée en mars 2024 à l’initiative de la députée Horizons Anne-Cécile Violland et visant à « réduire l’impact environnemental de l’industrie textile ». Dénonçant elle aussi une « invasion », le ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a rappelé lors d’un déplacement lundi dans le Rhône que le secteur textile était « le plus polluant au monde », notamment en émission de carbone. Face à cette « vague irrésistible » de produits « qui ne durent pas », le ministre a salué une « loi très courageuse », la « première en ce sens » en Europe. Quand il s’agit de vêtements, le gouvernement se rend donc compte de l’invasion.