Alors que l’industrie de la construction résidentielle y prévoit une pénurie importante de main-d’œuvre, des maçons robotisés vont être testés au Royaume-Uni dès le mois d’août sur des chantiers expérimentaux lancés par l’entreprise de maçonnerie londonienne Galostar. Développées par la société néerlandaise Monumental, ces machines sont équipées de deux bras mécaniques qui distribuent le mortier et posent les briques à une vitesse similaire à celle d’un ouvrier humain, soit 500 briques environ en huit heures. Et encore : ce n’est que le balbutiement de cette innovation.
Loin d’être préservé du « grand remplacement » de l’homme par les robots, le secteur du BTP semble n’avoir que des avantages à faire fonctionner des machines plutôt que des salariés en chair et en os. Les machines, développées par la société néerlandaise Monumental, ne travaillent certes pas plus vite que ces derniers, mais elles peuvent fonctionner 24 heures sur 24 et ne demandent rien à personne, exigeant simplement la présence d’un superviseur humain sans qualification particulière dès lors qu’elles sont programmées pour un chantier donné, à raison d’un opérateur pour deux robots.
Il manque 25.000 maçons qualifiés au Royaume-Uni
Les robots sont capables de distribuer le mortier et de poser les briques. Ils peuvent réaliser des murs droits simples et certains angles (ouvertures comprises) mais aussi des façades « décorées » grâce à des motifs en utilisant plusieurs couleurs de briques, ainsi que des murs de soutènement de canaux dans les lotissements.
La brique fait partie des principaux matériaux de construction de logements aux Pays-Bas, où des dizaines de maisons ont déjà été réalisées grâce aux robots de Monumentam) et plus encore au Royaume-Uni, où la pénurie de main-d’œuvre se double de celle des nouvelles constructions résidentielles, avec à la clef des besoins énormes. Les industriels du bâtiment évaluent à 25.000 le nombre de maçons qualifiés qui manquent à l’appel pour remplir les objectifs gouvernementaux (les plans socialistes étant toujours à l’œuvre, il n’est pas sûr que le problème de la pénurie soit réglé !).
Le prix facturé par le constructeur sera le même selon que l’on utilise des robots ou non, mais selon Salar al Khafaji, cofondateur de Monumental en 2021, ils permettront de revenir aux pratiques décoratives de jadis en mélangeant couleurs et formes de briques sans supplément de prix, alors que de telles fantaisies sont aujourd’hui très onéreuses : « Aujourd’hui, si vous voulez une façade très jolie, avec deux couleurs de briques et des motifs, vous obtiendrez un devis exorbitant, car c’est assez difficile et cela ralentit les maçons », explique-t-il : « Nous ne vous facturerons pas plus cher, car cela ne coûte pas plus cher. »
Il suffit d’un superviseur non qualifié pour faire fonctionner deux robots
Cet ancien cadre de Palantir, le géant américain de la technologie de défense cofondé par Peter Thiel, a déclaré vouloir mettre son expertise en matière de logiciels et d’apprentissage automatique au service de la résolution des problèmes du secteur de la construction. Avec le Néerlandais Sebastiaan Visser, il a réussi à lever l’an dernier quelque 20 millions d’euros, preuve que l’idée de remplacer des hommes qui se fatiguent, réclament des pauses et des vacances et rentrent chez eux tous les soirs et les week-ends attire les investisseurs.
Voilà qui ne va pas encourager les centaines de millier de jeunes Britanniques qui aujourd’hui n’exercent aucun métier à se lancer dans les secteurs « manuels » supposément épargnés par la marche vers l’automatisation.