Nicolás Maduro assure que l’« Empire hispanique » a crucifié le « Palestinien » Jésus-Christ, « premier anti-impérialiste »

Maduro Palestinien Jésus anti-impérialiste
Mgr José Ignacio Munilla


Il se prétend catholique et pratiquant, mais on peut légitimement s’interroger sur la sincérité de Nicolás Maduro, président du Venezuela (ou plus exactement, dictateur d’un pays plongé dans la misère du fait de sa gestion collectiviste d’extrême gauche), à ce sujet. Commentant l’actualité israélienne, il a déclaré que Jésus-Christ fut le « premier » et « le plus important anti-impérialiste de l’histoire moderne ».

Mieux, Maduro a déclaré, devant des caméras de télévision, que Jésus, « enfant, puis jeune homme palestinien », « est né dans un foyer juif et s’est ensuite rebellé contre la domination de l’Empire romain ». Avant de rectifier : le Christ fut alors « condamné injustement, crucifié par l’Empire espagnol » ! Et d’ajouter : « Il ressuscita pour la vie immortelle comme un esprit palestinien. »

 

Jésus, Palestinien ? Maduro ose le prétendre

Prenant prétexte de la Journée de l’Hispanité (Jornada de la Hispandad, le 11 octobre), Mgr José Ignacio Munilla, évêque d’Orihuela Alicante a pris la peine de démonter dans un grand éclat de rire les erreurs, et surtout les mensonges, du « dictateur communiste » qui a cru pouvoir tirer à lui Notre Seigneur pour soutenir ses obsessions indigénistes. « Voilà qui démontre l’ignorance, impudence et la manipulation au moyen desquelles se construit la légende noire contre l’Hispanité », dit-il.

« Il faut diffuser ces perles », s’est exclamé Mgr Munilla sur les réseaux sociaux, notant que le mot « palestinien » n’existe pas dans la Bible. « Bethléhem faisait partie de la Judée, Nazareth de la Galilée, c’étaient les territoires où habitaient les peuples d’Israël. » L’Empire espagnol ? « Il est arrivé quinze siècles plus tard »… Et pour ce qui est de l’« anti-impérialisme », cela ne correspond à rien : « Au contraire, au Procureur romain qui allait le faire crucifier, Il dit : “Celui qui m’a livré à toi porte un péché plus grand.” » Sans compter qu’Il enjoignait aux juifs de « rendre à César ce qui est à César »…

 

Anti-impérialiste, anti-colonialiste : au Venezuela aussi, on réécrit les Evangiles

Quant à l’interprétation de la Résurrection, Munilla souligne que Maduro aurait tout aussi bien pu dire que Jésus-Christ s’était réincarné en « Simon Bolivar » : « A mon avis, le prétendu “christianisme pratiquant” manipulateur est plus dangereux que le marxisme et le maoïsme athée. »

Le libérationnisme marxisant a décidément la vie dure au Venezuela, et nul doute que Maduro n’ait commis son lapsus (si c’en était un) sur l’« impérialisme espagnol » au nom d’une haine de la colonisation européenne, qui christianisa tant de contrées païennes. Tout le discours « anti-colonialiste » de ce temps semble chargé de ce ressentiment.

 

Jeanne Smits