Le magazine australien du mariage “White”, qui refuse de présenter les couples homosexuels, ferme sous la pression

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Une campagne de harcèlement à l’encontre du magazine australien du mariage, White, a abouti à la fermeture de la publication par ses propriétaires, un couple marié depuis 17 ans qui revendique sa foi chrétienne. C’est la fin d’une aventure lancée il y a 12 ans par Christians Luke et Carla Burrell, qui avaient eu l’idée de proposer un journal qui ne se contente pas d’être un luxueux catalogue de publicités mais qui transmette un message positif dans un monde où le mariage est dévalorisé. Ses éditeurs subissent une pression croissante depuis le plébiscite qui a approuvé le mariage des paires de même sexe l’an dernier en Australie : on leur reproche de ne jamais mettre en scène des « mariages » homosexuels. Christians Luke et Carla Burrell ont préféré prendre la décision de fermer le magazine plutôt que d’aller en justice et de « créer une guerre sociale, politique ou légale » qui, en dressant les uns contre les autres, « ferait plus de tort que de bien ».
 
Les éditeurs de White ont incontestablement un côté bisounours dans leur volonté de promouvoir l’amour toujours, en évitant toute confrontation publique et en affirmant que dans ces affaires, tout n’est pas blanc ou noir mais qu’il y a beaucoup de « zones grises ». Mais leur appel à la tolérance mutuelle souligne par contraste la violence des critiques dont ils ont fait l’objet. Dans une vidéo publiée sur leur blog et reprise dans la presse australienne, ils affirment : « Nous espérons qu’un jour, bientôt, notre société saura apprendre à accepter les différences entre les personnes et les points de vue différent, mais qu’on continuera de s’aimer les uns les autres quoi qu’il arrive. »
 

“White” contraint de fermer sous le coup du militantisme homosexuel

 
Le harcèlement a commencé dans les mois précédant le vote en Australie, White se voyant inviter à prendre position par les autres industriels du secteur en faveur du « mariage » des paires de même sexe. Les messages affluaient pour dire qu’ils étaient le seul magazine en Australie à ne pas soutenir la campagne du « mariage gay ». « Allez-y les gars. Montez à bord ! Avancez au rythme de 2018 », leur lançait-on.
 
D’emblée, Luke et Burrell ont refusé d’» entrer dans cette conversation » qui n’était pas « aimante ». A partir de là, ils ont fait l’objet d’une campagne militante visant à décourager leurs annonceurs, à intimider leur équipe et à les menacer eux-mêmes de dommages physiques, ont-ils expliqué à The Australian. Un message promettait carrément d’incendier leur maison tandis qu’on les taxait sur tous les tons d’homophobie et de sectarisme.
 
Au sein de l’entreprise elle-même, ils ont subi une campagne de la part d’une photographe de mariage dont le travail figurait souvent dans les pages du magazine White, voire à sa une : Lara Hotz s’est répandue dans la presse pour dénoncer le manque de « diversité LGBTQI » (l’acronyme de combat par lequel se désigne le lobby de la normalisation des actes homosexuels) de cette publication. Pour elle, le refus de propositions de ses photos de paires de même sexe relève de la « discrimination ». Elle a ajouté qu’elle ne cherche pas à faire plier le magazine mais à rendre sa politique « transparente » vis-à-vis des collaborateurs, des annonceurs et des lecteurs.
 

La fermeture du magazine “White” en Australie révèle le poids de la pression du lobby homosexuel

 
Mais en pratique, les annonceurs – eux-mêmes victimes de la pression ambiante, sans doute – ont répondu en cessant de commander des espaces publicitaires, ce qui a gravement porté atteint à la viabilité économique du titre, et conduit à la décision de cesser la parution.
 
Un éditorial publié samedi par The Australian prend acte de l’affaire en montrant clairement que Christians Luke et Carla Burrell ont été vaincus par la peur résultant de cette campagne de harcèlement du fait de l’insuffisance de la protection des convictions religieuses par la législation australienne.
 

Refuser de mettre en scène le mariage de paires homosexuelles contredit la loi sur la discrimination

 
Le journal évoque le cas analogue du photographe de mariage Jason Tey, chrétien pratiquant lui aussi, qui est dans le collimateur de la West Australian Equal Opportunity Commission pour avoir fait remarquer à une paire d’homosexuels qui lui demandait de photographier leurs enfants qu’il le ferait volontiers, mais qu’ils préféreraient peut-être s’adresser à quelqu’un d’autre avec qui il n’y aurait pas de « conflit de croyances ». Ce n’est donc pas un refus de service qui est ici sanctionné, mais une simple conversation où Tey s’était permis de présenter son opinion.
 
La commission, à l’issue de l’audience, a exigé du photographe qu’il présente un aveu de discrimination à la une de son site ainsi que de toutes les pages des réseaux sociaux qui lui sont associés, ainsi qu’une lettre d’excuses écrites, et ce pendant une durée minimum de deux mois. Sous d’autres latitudes on eût parlé d’auto-critique… Tey a répondu qu’il prenait cela comme un coup de pied dans les tripes, il ne s’est pas soumis et l’affaire est désormais pendante devant le tribunal administratif de l’Etat en vue d’une médiation.
 

La liberté religieuse des chrétiens en Australie doit être affirmée, et non tolérée

 
Selon Martin Iles, de l’Australian Christian Lobby qui affirme avoir assisté plus de 50 personnes se trouvant dans une situation similaire, les Australiens affichant une opinion traditionnelle sur le mariage, le genre et la famille sont aujourd’hui « en contradiction directe à l’égard des nouvelles lois » sur la discrimination. Pour lui, il est urgent que l’Australie adopte des lois de très bonne qualité afin de protéger solidement les libertés religieuses.
 
Et de commenter : « Jason est cité en justice simplement pour avoir affirmé ce qu’il croit. Luke et Carla ont fini par fermer leur affaire sous le coup du harcèlement simplement parce qu’ils n’ont rien dit ni fait : à cause de leur silence. Nous sommes à un stade où tout ce qui n’est pas affirmation totale peut vous valoir une attaque cruelle. Nous sombrons dans un cauchemar orwellien. »
 

Jeanne Smits