Disney essaye de renouveler depuis vingt ans ses grands succès. Parfois la « relecture » est un échec. C’est le cas ici. Ainsi Maléfique reprend la Belle au Bois-Dormant, en recentrant l’action sur la méchante, la Sorcière, à l’origine Fée Maléfique, incarnée par une Angélina Jolie inexpressive, la chirurgie esthétique massive se conjuguant aux effets spéciaux. Malgré son nom et son allure plutôt effrayante, Maléfique n’aurait pas été toujours méchante… Le devient-elle jamais vraiment ? Ainsi se perd l’élément essentiel du ressort dramatique des films de Disney : le méchant. Le héros triomphe des embuches placées par le méchant, sur 1H15 – les films de la grande époque sont courts aussi -, recette de base, efficace. Ici, si le film fonctionne sur les 20 premières minutes, puis s’enlise par la suite dans les états d’âmes de Maléfique, qui commet une grosse cruauté, la malédiction de la princesse Aurore, par jalousie et vengeance, puis s’en repend, en lui tenant lieu de bonne fée. Le tout jeune public s’y perd, s’ennuie, commente tout haut – travers courant soit, particulièrement massif dans la salle. Les hommes sont cupides, odieux, fourbes, en particulier les rois successifs, ou au mieux niais, comme le prince Philippe, très secondaire dans cette version. Toutefois, tout n’est pas manqué dans le film. Certains décors féériques sont effectivement magnifiques. Dakota Fanning incarne une jeune princesse Aurore de 16 ans rayonnante, au charme irrésistible. C’est trop peu pour intéresser à un film globalement manqué, lent et long, qui paraît s’étendre sur beaucoup plus qu’1H40.