Un garçon de 14 ans a tué une surveillante d’établissement scolaire, maman d’un enfant de quatre ans, de sept coups de couteaux à Nogent en Haute-Marne mardi. Choc. Le collégien ne ressemble pas, semble-t-il, aux manieurs habituels de poignards et de machettes – d’ailleurs son arme était un banal couteau de cuisine à lame de 20 cm comme il y en a dans tous les foyers. Le sien – de foyer – est aux antipodes de ceux en manque de père, c’était une « famille unie et insérée professionnellement », a déclaré le procureur. Comprenez : a priori pas d’histoire de divorce, de misère, de chômage… Pas d’excuse sociétale. L’adolescent interpellé n’était même pas un adepte des réseaux sociaux.
Il vient d’être mis en examen pour « meurtre ».
Alors ? Alors la presse est interloquée. Tout le monde s’étonne. On ne s’explique pas ce meurtre que Macron a qualifié sur X de « déferlement de violence insensé ».
Et pourtant… Le collège fréquenté par Quentin (oui, la presse a diffusé son prénom à consonance majoritaire), et ça ne s’invente pas, s’appelle « Françoise Dolto », cette psychanalyste pour qui tout désir était justifié, celle qui a conceptualisé l’enfant-roi. A défaut d’y chercher une relation de cause à effet, il faut tout de même y voir un symbole.
Une « perte de repères » qui conduit jusqu’au meurtre
Quentin, donc, est un adolescent ordinaire, forcément un peu ou beaucoup le produit de son temps, un garçon qui était – ça ne s’invente pas non plus – « référent anti-harcèlement » de sa classe. Cerise sur le gâteau, il occupait cette fonction alors même qu’il avait été par deux fois sanctionné pour faits de violences à l’égard de camarades.
Le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois, a donné de nombreux détails lors d’une conférence de presse mercredi matin : ainsi le suspect « ne présente aucun signe évoquant un trouble mental », ce qui ne l’a pas empêché de se montrer « détaché ». Si bien qu’il n’exprime ni « regret » ni « compassion » alors qu’il a tué une femme et une mère de 31 ans… Il avait été sermonné par une surveillante pour avoir embrassé sa petite amie dans l’enceinte de l’école vendredi et, depuis lors, avait « ressassé le projet » d’en tuer une, « n’importe laquelle ».
Car si à 14 ans on n’a pas de petite amie à embrasser comme dans les films (et plus, le cas échéant, avec ou sans affinités), on n’est personne, n’est-pas ?
La fascination pour la mort… et les millions de victimes de l’IVG
Quentin, en garde à vue, a évoqué sa « fascination pour la mort et pour les personnages les plus sombres » des séries et des films. Il n’était peut-être pas sur les réseaux sociaux, mais pour les écrans, ils devaient être au cœur de sa vie.
Le procureur a décrit chez l’adolescent « une perte de repère quant à la valeur de la vie humaine, à laquelle il ne semble pas accorder de valeur ». Soupirs d’horreur et de stupéfaction…
Comme si la valeur de la vie humaine était reconnue dans ce pays qui a érigé le « droit » à l’avortement en liberté constitutionnelle – plus de 230.000 victimes par an – et qui s’apprête à voter le « droit » à la mort choisie, avec exécution par une armée de médecins, infirmiers et pharmaciens en blouse blanche !
Le déferlement de violence insensé dont parle Macron est celui qu’il ne condamne pas au nom de la liberté individuelle de ne pas souffrir. La « perte de repères » est inscrite dans nos lois. Elle est dans l’air du temps. C’est la fabrique des barbares, toutes origines confondues.