Milliardaires cherchent start-ups pour la modification génétique des embryons humains

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Des investisseurs milliardaires financent actuellement la création et le fonctionnement d’entreprises spécialisées dans la manipulation génétique des embryons, dans le but de faire des modifications génétiques héréditaires pour obtenir des traits souhaités chez l’être humain.

Parmi ces investisseurs figurent Malcolm et Simone Collins, richissimes « capital-risqueurs » très impliqués dans le mouvement pro-nataliste, version eugéniste, où ils côtoient des personnalités comme Elon Musk. Les Collins ont fait fabriquer leurs propres enfants par fécondation in vitro et sont soupçonnés de les avoir sélectionnés génétiquement dans l’espoir qu’ils aient un QI élevé ; Simone Collins a publiquement déclaré qu’ils envisageraient de recourir à l’édition génétique pour leurs propres enfants afin de minimiser les risques pour leur santé.

Ils ont investi dans la start-up Bootstrap Bio, fondée début 2024, qui développe actuellement des méthodes de modification de l’ADN des embryons afin de créer des « bébés sur mesure », après s’être concentré sur l’« édition génétique » de l’ADN de personnes adultes. Selon Bloomberg, la société préfère désormais prendre la voie plus facile et plus rapide de la modification génétique des cellules reproductrices. Les Collins justifient leur soutien à ces recherches au nom de l’« aide » qu’elles apporteront au grand nombre en évitant des maladies…

 

La modification génétique des embryons pour améliorer l’espèce

Bootstrap Bio pourrait envisager de commencer des essais sur l’homme pour la technologie d’« édition germinale » en 2026 ou 2027 au Honduras, où la société pourrait échapper à la réglementation américaine. La modification génétique des embryons est actuellement illégale dans la plupart des pays du monde, selon Bloomberg.

Un autre investisseur de premier plan dans la modification génétique des embryons est le milliardaire de la cryptomonnaie Brian Armstrong, fondateur de Coinbase, dont la fortune est estimée à 10 milliards de dollars.

Dans un message publié le 2 juin, M. Armstrong a révélé qu’il recherchait des spécialistes en bio-informatique et des scientifiques spécialisés dans la modification génétique pour un projet de « modification d’embryons » visant à lutter contre des problèmes tels que les maladies génétiques.

L’argent n’est qu’un élément du dispositif. L’apport de millions de dollars va de pair avec un lobbying assumé visant à rendre les modifications génétiques héréditaires légales – et cela semble fonctionner. Un récent article publié dans une revue du MIT n’affirmait-il pas, début juin, que l’interdiction de la modification génétique des embryons aux Etats-Unis pourrait être levée, « surtout si les scientifiques parviennent à démontrer l’utilité de cette technique, ou peut-être si un milliardaire fait pression en ce sens » ?

 

Des milliardaires rêvent d’avoir des enfants « ++ »

L’année dernière, Armstrong commençait à faire connaître son intérêt pour la « reproduction assistée ». Il a annoncé en décembre sur X qu’il organisait un dîner pour rencontrer des ingénieurs et des scientifiques afin de travailler sur les « utérus artificiels », la « modification des embryons » et la « FIV de nouvelle génération ».

Les partisans de la modification génétique affirment que la manipulation de l’ADN d’un embryon est plus simple et moins coûteuse que le traitement d’adultes malades. « Vous corrigez le texte avant d’imprimer le livre », a déclaré Dieter Egli, chercheur à l’université Columbia : « Cela semble évident. »

Malgré les dangers inhérents à cette pratique, et les freins que les Etats y opposent timidement, l’affaire progresse. On se souviendra du chercheur chinois He Jiankui qui a passé trois ans en prison pour « pratiques médicales illégales » après avoir « créé » trois enfants génétiquement modifiés en 2018, qui reconnaît aujourd’hui le caractère risqué de ce qu’il a fait, mais revendique son statut de pionnier. Il tente aujourd’hui de poursuivre ses travaux après avoir purgé sa peine. En juin, il a déclaré au South China Morning Post que des investisseurs américains « lui fournissaient plusieurs millions de dollars de financement ». Et voudrait s’installer aux Etats-Unis pour poursuivre ses travaux…

D’autres chercheurs ont demandé, en mai, un moratoire de dix ans sur ce type d’expériences, invoquant le manque de connaissances sur ce qui pourrait arriver aux bébés ainsi trafiqués. LifeSiteNews rappelle pour sa part que des études scientifiques ont montré que la modification génétique dite CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats) peut entraîner des mutations importantes et des dommages génétiques, la perte indésirable de chromosomes entiers et le cancer.

Mais le Meilleur des Mondes continue de fasciner, et progresse avec le soutien des puissants.

 

Anne Dolhein