18 mille milliards de livres – plus de 20.600 milliards d’euros – c’est la somme que le Royaume-Uni devrait débourser, selon Sir Lenny Henry, en paiement compensatoire pour les dommages causés par l’esclavage aux nations des îles Caraïbes, ainsi qu’à l’ensemble des citoyens britanniques noirs. Sir Lenny n’a évidemment aucun pouvoir sur les décisions gouvernementales, étant simplement acteur, scénariste et producteur né en Angleterre en 1958 de parents immigrés depuis la Jamaïque. Mais son livre, The Big Payback, paru le 9 octobre, coécrit avec un responsable d’association caritative et figure de la télévision britannique, Marcus Ryder, fait déjà grand bruit. Il détaille toutes les raisons historiques de nature, selon les auteurs, à justifier ces demandes qui, si elles étaient mises en œuvre, ruineraient le Royaume-Uni.
En réclamant des dommages non seulement pour les îles Caraïbes, qui doivent leur état actuel – population d’origine africaine, problèmes mais aussi richesses – au commerce triangulaire, mais encore pour toute personne noire vivant au Royaume-Uni et devant donc bénéficier de fonds publics du seul fait de sa couleur de peau, les auteurs inventent une nouvelle variante de racisme. Mais on sait bien que les « antiracistes » ont toujours favorisé la discrimination positive, soit un racisme à l’envers.
20.000 milliards, y compris pour tous les Noirs habitant au Royaume-Uni
Il s’agit de dire que les Blancs chrétiens d’Europe sont responsables de tout. Ainsi, selon Sir Lenny, « la raison pour laquelle nous avons du racisme aujourd’hui est aussi la raison pour laquelle les Britanniques noirs sont fortement surreprésentés dans la population carcérale ». Et plus sujets au chômage. « Tout cela est le résultat du commerce d’esclaves transatlantique », proclame-t-il.
Bien entendu, s’il existe des descendants d’esclaves et de négriers, aucune personne vivante aujourd’hui n’a de lien direct avec le trafic de l’esclavage, que ce soit comme coupable ou victime. Et encore moins un peuple dans son ensemble.
Mais The Big Payback le dit carrément : les réparations doivent démanteler les fondations de la société occidentale construite sur l’esclavage et le racisme et les remplacer par de « nouvelles fondations », ce qui ne pourra se faire qu’au moyen de la « redistribution » du pouvoir et du changement de la manière dont le pouvoir est partagé à l’intérieur des pays et entre les pays.
Les dommages causés par l’esclavage… occidental exclusivement
Pour arriver aux sommes faramineuses qui sont aujourd’hui réclamées, les auteurs invoquent la perte de liberté, la douleur et l’angoisse mentale, et même la perte potentielle de revenus des esclaves des siècles passés. Seulement les esclaves trafiqués ou exploités par les pays « chrétiens », cela va sans dire. Les 1.300 ans d’esclavage inter-africain ou infligé par les pays arabes à leurs voisins d’Afrique noire ou d’Europe ne comptent pas…
Tout cela serait marginal, une lubie de militants et d’activistes, si la CARICOM, la Communauté des Pays des Caraïbes, n’avait pas édité de son côté un plan en 10 points réclamant aux « anciennes puissances coloniales » des réparations financières, une repentance officielle et publique, ainsi que l’annulation de leur dette et une aide au développement économique et à l’éducation.
Ces réclamations faites aux puissances coloniales rejoignent d’ailleurs deux autres tendances : celle qui, au nom du changement climatique et avec l’appui officiel de l’ONU, veut voir payer l’Occident pour les dommages que celui-ci est censé causer aux pays les plus pauvres et moins émetteurs de CO2, et celle qui, à travers le militantisme « Black Lives Matter » comme à travers la rhétorique fortement répandue en Afrique par la Russie notamment, affirme que les pays développés et les anciens pays colonisateurs sont aujourd’hui responsables de tout ce qui va mal dans le monde et particulièrement en Afrique.
Derrière toute cette agitation, on reconnaît les ressorts de la dialectique communiste, décidément pas morte.