10.000 millionnaires ont quitté la France en 2015

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Et ce n’est qu’un début…
 
Andrew Amoils dirige à Johannesburg, en Afrique du Sud, une équipe de chercheurs réunis dans l’entreprise d’études New World Wealth que l’on pourrait traduire par Richesse du Nouveau Monde… Ce chercheur a une dizaine d’années d’expérience comme analyste économique et statistique chez JP Morgan. Il vient de publier, en mars 2016, sa troisième étude thématique annuelle intitulée Millionaire Migration in 2015, autrement dit les “flux migratoires” des millionnaires… Ces millionnaires sont statistiquement et sociologiquement entendus, dans le jargon des banquiers, comme les High Net Worth Individuals (HNWI), des particuliers fortunés dont l’actif net égale ou dépasse le million de US$, hors la valeur des leurs résidences principales…
 

En 2015 des millionnaires ont quitté la France…

 
Selon cette étude, la France a perdu 10.000 millionnaires sur les 323.000 qu’elle comptait en 2015, soit une perte de 3 %. C’est le pays qui en a, en nombre, le plus perdu et le deuxième en pourcentage, juste derrière la Grèce que 3.000 millionnaires ont fui cette année là, mais elle n’en comptait que 55.000.
 

… et Paris …

 
Paris est en tête des villes qui ont perdu le plus de millionnaires, puisque 7.000 en sont partis (soit 6 % des 126.000 recensés) pour se réfugier au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, en Australie ou en Israël. Par comparaison, Londres n’en a perdu que 500… La cause de cet “exode” ? La montée des « tensions religieuses » selon l’étude.
 
Andrew Amoils précise : « Cet exode de millionnaires de France est notable. La France est lourdement touchée par la montée des tensions religieuses entre chrétiens et musulmans [l’auteur aurait aussi pu ajouter entre juifs et musulmans, Israël étant la cinquième destination de ces exilés], particulièrement dans les zones urbaines. Il faut s’attendre à ce que cet exode des millionnaires de France s’accélère au cours de la prochaine décennie à mesure ces tensions s’intensifieront ».
 

Bientôt l’Europe ?

 
Ce ne sera pas une vraie consolation de lire sous la plume d’Andrew Amoils que « selon nous, d’autres pays européens où les tensions religieuses commencent à émerger, comme la Belgique, l’Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni, seront aussi négativement affectés dans un avenir proche »… Ce serait même plutôt inquiétant en raison des effets collatéraux de cet “exode”, dont l’étude aligne les principaux : « impact négatif […] sur la bourse et sur le marché local de l’immobilier », « perte d’emplois […] entre 30 et 40 % des millionnaires sont des patrons d’entreprises », « perte de chiffre d’affaires [commerces ou services] et de rentrées fiscales », « fuite des cerveaux », etc.