Un sondage de la Bertelsmann Stiftung révèle qu’en Allemagne, il y a proportionnellement deux fois plus de musulmans qui affirment aider les réfugiés que de chrétiens. Cela fait des membres de la communauté islamique le groupe le plus « socialement engagé » parmi les fidèles des différentes religions présentes en Allemagne.
Voilà des chiffres intéressants, mais sans doute pas dans le sens où l’entend la presse allemande, tout admirative devant le sens de l’engagement islamique.
On apprend ainsi que parmi les sondés se réclamant d’une confession chrétienne, 21 % affirment avoir aidé des réfugiés au cours de l’année passée, contre 44 % des musulmans. Les « sans religion » ne sont que 17 % à avoir donné du temps, de l’argent ou toute autre forme d’aide. Toutes religions confondues, c’est un cinquième des Allemands qui affirment avoir d’une façon ou d’une autre porté secours aux réfugiés.
Les musulmans ont deux fois plus de chances que les chrétiens d’aider les migrants
La fondation Bertelsmann, par le biais de son expert de l’islam, Yasemin El-Menouar, en tire une conclusion optimiste. « Cet engagement volontaire montre que notre société reste soudée en des temps difficiles, quels que soient la religion ou le contexte social », a-t-elle déclaré.
Il faut dire que l’accueil des demandeurs de droit d’asile et autres migrants économiques a été prêché à longueur de colonnes et de médias, sans compter les appels d’Angela Merkel.
Mais le « sur-engagement » des musulmans est très révélateur. Les experts de Bertelsmann avancent une raison plausible, et à vrai dire facile à trouver : il pourrait être dû à un sentiment d’origine commune, affirment ses experts. Ainsi de nombreux migrants proviennent des pays d’origine des musulmans déjà installés en Allemagne : Afghanistan, Pakistan, Bangladesh…
Toujours optimistes, les experts notent que les musulmans d’Allemagne peuvent être d’« importants constructeurs de ponts dans notre société », vu qu’ils partagent avec les migrants une même langue, les mêmes idées religieuses, la même culture.
Réfugiés en Allemagne : surtout des musulmans
Ce n’est pas pour autant qu’ils tentent d’abuser de leur position afin d’influencer religieusement les nouveaux venus, assurent pourtant Bertelsmann. « Tout au plus, un ou 2 % de ces “aidants” peuvent être considérés comme voulant radicaliser les réfugiés. L’immense majorité des musulmans est favorable à une attitude ouverte à l’égard des autres religions », affirme le rapport accompagnant le sondage.
Cela ne manque pas de sel. Si 44 % des musulmans en Allemagne – près de la moitié donc – représentent près de 2 millions de personnes (en se fondant sur les chiffres officiels), un ou 2 % de radicaux ne sont pas négligeables. Et d’ailleurs, comment déterminer qui est « radical » et qui ne l’est pas ? On leur pose la question, peut-être ?
De toute façon, l’engagement musulman auprès des migrants indique surtout l’importance du sentiment communautaire propre à l’islam, alors que l’immense majorité des nouveaux venus sont justement musulmans.
C’est ainsi que cela se fait dans l’Oumma.