Napoléon à Sainte-Hélène – La conquête de la mémoire est une exposition proposée par le Musée de l’Armée. Il s’agit fondamentalement d’Histoire, plus précisément d’Histoire politique et culturelle, et non d’Histoire militaire stricto sensu. De 1815 à sa mort en 1821, Napoléon est prisonnier à Sainte-Hélène, plus célèbre de ce fait des petites îles perdues au milieu de l’Atlantique-Sud.
Un tel sujet s’adresse peut-être fondamentalement au public réduit des passionnés de la question. Tout le décor de cette captivité de Napoléon a été reconstitué avec un soin exceptionnel. De nombreuses cartes, très précises, permettent de se situer dans Sainte-Hélène. L’île connaît une succession complexe de microclimats. De façon générale, elle bénéficie d’un climat à peu près sain, d’où entre autres critères, son choix par le gouvernement britannique. Envoyer, dans les conditions de l’époque, Napoléon dépérir en un ou deux ans sur une île tropicale humide, aux Antilles ou dans l’Océan Indien, aurait été mauvais pour l’image de Londres. Par contre, le choix d’une maison au cœur de l’île, compréhensible pour des raisons logique d’éloignement des côtes afin de rendre plus difficile une éventuelle évasion, a correspondu au microclimat le plus humide. D’où des conditions de vie très pénibles pour l’illustre prisonnier et sa suite.
Napoléon à Sainte-Hélène – La conquête de la mémoire, une exposition à voir
Napoléon à Sainte-Hélène – La conquête de la mémoire reconstitue toutes les pièces principales habitées par l’Empereur, avec des meubles authentiques. Le visiteur honnête se rend compte du caractère décent de la prison. Le gros problème, insoluble, a été l’humidité, causée par le microclimat du plateau de l’île. A partir de 1817, la santé de Napoléon s’est beaucoup dégradée, suite à une maladie réelle mais peu définie : tout simplement une dépression – curieusement, le mot n’est jamais mentionné – et vraisemblablement un début de cancer à l’estomac, cause probable de sa mort. Napoléon Bonaparte (1769-1821) serait mort de la même maladie, et même plus âgé, que son père, à cette différence près que Charles Bonaparte (1746-1785) n’intéressait à son époque personne. En outre, mourir à la cinquantaine était plus que courant au XIXème siècle. Il n’y a pas lieu d’imaginer des romans d’empoisonnements.
Napoléon à Sainte-Hélène – La conquête de la mémoire peut pourtant intéresser au-delà du cercle, en fait assez large quand même, des passionnés du drame de Sainte-Hélène. En effet, l’exposition développe le thème de la construction, du vivant de Napoléon, et encore davantage dans les années qui ont suivi, du mythe du « martyr », martyr politique mais empruntant beaucoup d’images et d’objets – comme des « reliques », de cheveux notamment – au registre religieux catholique. Dans la deuxième partie de sa captivité, Napoléon a entendu régulièrement la Messe catholique, et il est mort muni des sacrements de l’Eglise, de façon parfaitement volontaire et hors de doute. Ceci n’en fait pas pour autant un modèle de catholique pour l’ensemble de son œuvre, évidemment.
Napoléon à Sainte-Hélène – La conquête de la mémoire est donc une exposition à voir.
Hector JOVIEN
HORAIRES :
Musée de l’Armée, tous les jours, du 1er avril au 31 octobre : de 10h à 18h
visite de l’EXPOSITION :
* Tarif unique : 8,5 €
* Tarif billet combiné (musée et exposition) : 12 € Accès à l’exposition et à l’ensemble des espaces du musée