Enorme nouveau gisement de gaz au Royaume-Uni – mais les travaillistes refusent son exploitation

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C’est presque un cas d’école. On vient de découvrir au Royaume-Uni un gisement de gaz gigantesque dans le Lincolnshire, si important que son exploitation assurerait les besoins du pays pendant une décennie tout en boostant l’économie à hauteur de 100 milliards de livres (120 milliards d’euros). Avec ses 480 milliards de mètres cubes estimés – soit sept fois la consommation britannique annuelle, mais celle-ci se rétracte – le gisement pourrait mettre le pays à l’abri des importations tout en permettant la création de dizaines de milliers d’emplois, aux dires des analystes de la société qui l’a mis au jour. Oui, mais… Mais les écologistes et les fanatiques de la « transition énergétique » veillent au grain. Pour accéder à cette ressource si abondante, il faudrait passer par le fracking, la fracturation hydraulique. Et c’est une « énergie fossile ». Le gouvernement travailliste en place s’oriente vers un « niet » retentissant.

Traduisez : pas question que le Royaume-Uni s’enrichisse – et surtout pas les sujets de sa Majesté – grâce à cette aubaine, que ce soit directement à travers l’exploitation de cette ressource ou indirectement par les économies à prévoir pour les utilisateurs finaux. « Nous vivons la fin de l’abondance », annonçait Emmanuel Macron il y a deux ans de ce côté-ci de la Manche. Le Royaume-Uni est sur la même voie, lui qui serait prêt à s’asseoir sur un tel tas d’or, au nom de l’écologie.

 

Le nouveau gisement de gaz, des réserves pour dix ans !

Ecologie ? On comprend les craintes de nuisances des habitants de la charmante petite ville de Gainsborough, non loin du gisement, et il s’agirait de les prendre en considération, mais selon les consultants du cabinet Deloitte, chargés d’analyser les résultats des forages par la société Egdon qui les a réalisés, le fait d’en utiliser le gaz plutôt que d’en importer aurait des répercussions bien moindres sur le plan environnemental. Et ce même si sa récupération nécessite de forer profond et d’utiliser des techniques d’explosion au moyen d’eau, de sable et de produits chimiques sous haute pression pour extraire le gaz présent dans des formations souterraines de rochers poreux.

Ces techniques, accusées notamment de favoriser secousses sismiques, ont cependant évolué et selon un élu régional favorable à l’exploitation, Colin Davie, elles sont aujourd’hui « beaucoup plus sûres ».

Pour le PDG d’Egdon, Mark Abbott, le gisement baptisé Gainsborough Trough serait accessible depuis des plateformes de forage à la surface dont la taille ne dépasserait pas celle d’un ou deux terrains de football : « La surface de terre utilisée serait bien moins importante que celle requise pour les “fermes” solaires et la quantité d’énergie produite serait bien supérieure. »

Mais la religion du « net zéro » impose de ne pas même se pencher sur les avantages et inconvénients de l’exploitation d’une telle ressource. On préfère couvrir les plus beaux paysages d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques pour obtenir une énergie à intermittence. Le Royaume-Uni s’est engagé à atteindre le point mythique des « zéro émissions nettes » d’ici à 2030, les gens dussent-ils en crever… économiquement, du moins. Tant les particuliers que les entreprises britanniques paient des factures énergétiques parmi les plus élevées au monde.

 

L’exploitation de l’énergie au Royaume-Uni face à l’idéologie « verte »

Pendant ce temps, le Royaume-Uni importe plus de la moitié de son gaz naturel de l’étranger, depuis les Etats-Unis, la Norvège et le Qatar. Le gaz sert à produire le tiers de l’électricité consommée dans le pays.

Le secrétaire d’Etat britannique chargé de l’énergie, Ed Miliband, a choisi d’annoncer l’interdiction permanente du fracking quelques jours à peine après la découverte du gisement de Gainsborough Trough. Il a indiqué qu’il ne changerait pas d’un iota l’engagement de campagne des travaillistes à cet égard – au risque d’accroître la dépendance britannique à l’égard des importations de gaz, dont les besoins sont estimés à mille milliards de mètres cubes de gaz d’ici à 2050 même dans le cadre de la « transition énergétique ». Ce « rejet idéologique » à l’égard du pétrole et du gaz « entrave l’investissement… et met en danger 200.000 emplois existants », selon Andrew Bowie, chargé de l’énergie dans le cabinet fantôme de l’opposition conservatrice. Mais les conservateurs y ont participé tant qu’ils étaient au pouvoir.

Tout ce petit monde à coopéré à la paupérisation, même si le Labour s’y attelle de manière particulièrement remarquable chez le voisin anglais.

 

Anne Dolhein