Pour stopper le programme nucléaire de la Corée du Nord, les États-Unis durcissent le ton contre la Chine

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Image de l’agence de propagande nord-coréenne, KCNA, non datée, mais supposée avoir été prise lors de célébrations après le lancement du missile Hwasong-14, vendredi 28 juillet 2017, au soir, à Pyongyang.

 
« La Chine ne fait rien pour arrêter la Corée du Nord et nous ne permettrons pas que cela continue », a déclaré Donald Trump le 30 juillet sur son compte Twitter. La solution ne dépend pas de la Chine, mais des négociations entre les États-Unis et la Corée du Nord, a rétorqué l’ambassadeur chinois auprès de l’ONU. Autant dire que la Chine communiste n’a toujours pas l’intention de mettre fin à son soutien au régime stalinien de Pyongyang. Or 90 % du commerce extérieur de la Corée du Nord se fait avec la Chine, et la poursuite du programme nucléaire nord-coréen ne serait pas possible sans les importations en provenance de l’Empire du Milieu.
 
Comme les Etats-Unis ont dans le passé contraint Taïwan à abandonner son programme nucléaire, c’est donc bien à la Chine de mettre fin aux ambitions nucléaires et aux provocations nord-coréennes. Et le seul moyen d’obliger les dirigeants chinois à agir plutôt que faire gagner toujours plus de temps à leur allié nord-coréen serait sans doute de leur signifier qu’une attaque nord-coréenne contre les Etats-Unis ou un de ses alliés sera considérée par Washington comme une attaque par la Chine. Car tant que Kim Jong-un pourra compter sur le soutien de Pékin, il n’aura aucune raison de cesser ses tirs de missile et ses essais nucléaires ainsi que ses menaces verbales de destruction de Los Angeles et San Francisco.
 

C’est la Chine, et non les États-Unis, qui détient la clé pour mettre fin au programme nucléaire de la Corée du Nord

 
Toutes les négociations menées jusqu’ici n’ont en effet servi à Pyongyang qu’à extorquer des milliards de dollars américains qui ont sans doute aussi permis de financer le programme de développement de missiles balistiques porteurs d’ogives nucléaires. Cela s’est fait avec l’aide de la Chine puisque Pékin vend même à Pyongyang les camions utilisés pour le transport et le lancement des missiles nord-coréens et est également soupçonné d’avoir permis à son allié d’utiliser son équivalent du système GPS, le BDS, pour les applications militaires.
 
Si la Chine a réellement la volonté de mettre fin à la nucléarisation de la Corée du Nord, il lui suffit de menacer de dénoncer le traité de défense mutuelle liant les deux pays et d’imposer des restrictions sur les échanges commerciaux. D’où le tournant pris par Donald Trump par rapport aux administrations américaines précédentes : les discussions avec Kim Jong-un ne menant à rien, et malgré les protestations chinoises, c’est la Chine que les Etats-Unis vont désormais mettre sous pression.
 

Olivier Bault